La République tchèque plutôt bien préparée à la lutte contre le cancer
Selon une étude menée par la société analytique The Economist Intelligence Unit, la République tchèque est bien préparée à la lutte contre le cancer. Elle figure en 8e position parmi 29 pays comparés dans le cadre de cette enquête internationale publiée la semaine dernière par le magazine The Economist.
Le classement évalue le niveau des soins de santé en matière de prévention et de traitement du cancer. La République tchèque a participé pour la première fois à l’enquête, menée à l’échelle nationale par la société biotechnologique SOTIO du groupe PPF.
L'indice de préparation au cancer (IPC), qui est au cœur de l’enquête, évalue 45 indicateurs dans les domaines de la santé, des sciences médicales, de l’accès aux soins ou de la prévention.
L’Australie arrive en tête du classement, suivie du Canada et de l’Allemagne, tandis que la Roumanie, l’Inde et l’Égypte se situent à l’autre bout de l’échelle. La République tchèque figure en 8e position, devant la Suède, la Corée du Sud et le Japon.
Le système de santé tchèque a obtenu des résultats particulièrement bons en matière d’accessibilité aux soins de santé, comme le confirme Matúš Sámel, analyste de l'Economist Intelligence Unit :
« La République tchèque a obtenu de très bons résultats dans l'évaluation globale du système de soins de santé, où elle a terminé juste après les cinq meilleurs pays en tête du classement. Elle s’en sort particulièrement bien en ce qui concerne l’accessibilité aux soins de santé, tandis que la coordination et la stratégie nationale ont été identifiées comme ses points faibles. »
Dans son étude, The Economist Intelligence Unit a également apprécié une forte densité d’oncologues radiothérapeutes ou cliniques, ainsi que de nombreux programmes de dépistage du cancer, auxquels les Tchèques se soumettent régulièrement lors des visites préventives chez les médecins généralistes et les gynécologues. Ces programmes de dépistage concernent en particulier les cancers du sein, du col de l’utérus et colorectal.
En revanche, la République tchèque est à la traîne en ce qui concerne l’accompagnement psychologique des malades. Si elle a encore des progrès à faire en matière de stratégie nationale et d’organisation des soins oncologiques, elle ne fait pas exception à l’échelle européenne : selon Radek Špíšek, médecin immunologiste et chef de la société SOTIO, un débat sur les avancées de l’oncologie est mené dans le monde entier. Radek Špíšek commente les résultats de l’enquête :
« Il est important de souligner que la République tchèque dispose d’un réseau dense de centres médicaux et des spécialistes de haut niveau dans ce domaine. Cette enquête a révélé, et j’avoue que cela m’a agréablement surpris, que les patients tchèques avaient accès aux traitements oncologiques les plus modernes, immédiatement après leur approbation par les autorités sanitaires. »
« La Tchéquie a aussi obtenu des résultats extrêmement bons en matière de recherche oncologique. Personnellement, j’estime qu’elle ne peut toutefois pas concurrencer les meilleurs centres de recherche aux Etats-Unis ou de certains pays d’Europe occidentale. Ce résultat encourageant est plutôt dû au fait que de très nombreuses études cliniques sont en cours en Tchéquie. De manière générale, les médecins tchèques apprécient cette forme de participation au développement de nouveaux médicaments. »
Rappelons néanmoins que les chercheurs de l’Institut de chimie organique et de biochimie de Prague (ÚOCHB) ont annoncé, en 2018, avoir co-développé, avec leurs collègues de l’Université Johns Hopkins de Baltimore, un médicament anti-cancéreux testé avec succès chez les animaux. La substance appelée DRP-104 est actuellement testée, aux Etats-Unis, sur 250 personnes atteintes du cancer du poumon ou du larynx.
Selon les statistiques, près de 90 000 nouveaux cas de cancer sont diagnostiqués chaque année en République tchèque, contre 50 000 il y a une trentaine d’années, alors que le nombre de décès est resté inchangé : il varie toujours autour de 28 000 par an. Les spécialistes expliquent cette tendance justement par la qualité des soins oncologiques en République tchèque.
Si le pays reste en tête des statistiques européennes relatives au nombre de nouveaux cas de cancers du rein et du pancréas, globalement, l’espérance de survie des patients tchèques, tous types de cancers confondus, a augmenté d’un tiers au cours des dix dernières années.