La République tchèque serait-elle un tigre économique ?

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La République tchèque est le tigre de l'Europe centrale... L'économie tchèque s'envole... C'est par ces mots que les spécialistes s'expriment sur le développement économique de la République tchèque, à la lumière des résultats qui viennent d'être publiés par l'Office des statistiques. Le Produit intérieur brut a augmenté de 6 % en 2005, ce qui est une première dans l'histoire de la Tchéquie indépendante ! Ce développement confirme la justesse de l'orientation de la politique économique du gouvernement, depuis 1998, affirme le Premier ministre, Jiri Paroubek, en précisant :

« Cette croissance est saine, car elle n'est pas le résultat de la consommation du gouvernement qui est plutôt mise en veilleuse. Ce n'est pas non plus la conséquence de la consommation en général, mais de la hausse des investissements et surtout des exportations. Je pense que c'est le résultat du succès de la politique économique des gouvernements sociaux-démocrates, au cours des huit dernières années, un succès qu'ils viennent de prouver. »

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Les économistes sont, en général, d'accord avec le chef du gouvernement : les entreprises étrangères apportent leur capital en Tchéquie (dans les 263 milliards de couronnes l'année dernière) et le moteur de la production et des exportations est représenté surtout par l'industrie automobile, avec la première entreprise tchèque, Skoda, mais aussi l'usine TPCA de Kolin. D'un autre côté, les mêmes économistes font remarquer que la hausse du salaire moyen en République tchèque a été la plus basse de l'histoire, l'année dernière. Cela voudrait dire que la situation économique des entreprises ne serait pas aussi bonne qu'on le pense. Le chef du plus fort parti de l'opposition de droite, Mirek Topolanek, ne conteste pas les chiffres, mais reste réservé :

« Il faut considérer ce Produit intérieur brut comme il est présenté, mais aussi le comparer avec les chiffres qui se cachent derrière. Donc, à qui cela profite, combien de moyens financiers s'envolent vers l'étranger, dans les 70 milliards dont ne bénéficient pas les citoyens tchèques. Demandons aux simples citoyens s'ils ressentent cette hausse du PIB. Autrement, je suis toujours heureux d'être confronté à de bons résultats. »

Dans les milieux de l'entreprise, on reste critique : « La croissance pourrait être encore plus élevée si le gouvernement ne liquidait pas certaines entreprises, abolissait les obstacles administratifs et améliorait l'état de l'infrastructure » - affirme Oldrich Körner de l'Union de l'Industrie et des Transports.