La social-démocratie est prête à passer dans l'opposition
Après une réaction précipitée mettant en doute le résultat des élections et annonçant le départ de la social-démocratie dans l'opposition, le Premier ministre sortant Jiri Paroubek a adopté une stratégie d'attente pour les jours à venir, au cours desquels le vainqueur de justesse des élections, l'ODS, cherchera à former une coalition susceptible d'obtenir la confiance de la Chambre des députés.
Jiri Paroubek a également annoncé qu'il allait recommander à son parti de passer dans l'opposition, ce que la direction de la social-démocratie a approuvé. Après que le chef de l'ODS Mirek Topolanek a estimé que ces déclarations étaient une tentative d'obstruction systématique, Jiri Paroubek a laissé entendre que son parti serait prêt à collaborer avec un gouvernement de centre-droit. Puisque le président de la République a chargé le chef de l'ODS de mener les négociations sur la composition du cabinet, Jiri Paroubek juge que l'initiative de présenter une proposition revient à Mirek Topolanek :
« La balle est effectivement dans le camp des leaders des trois partis du centre-droit pour qu'ils essayent de se mettre d'accord. Puisqu'ils n'occupent ensemble que 100 sièges à la Chambre, qui compte 200 membres, attendons donc leur proposition... »
C'est ce qu'a dit Jiri Paroubek, conscient du rôle et de la force de son parti, arrivé en deuxième position. Les 32% de suffrages exprimés en faveur de la social-démocratie après huit années au pouvoir sont, d'après lui, un grand succès du parti qui, il y a quinze mois encore, ne disposait que de 11% des intentions de vote dans les sondages d'opinion publique. En mettant en avant la croissance économique de l'ordre de 6% et la hausse du niveau de vie, Jiri Paroubek a assuré que ces deux points resteraient les priorités de la social-démocratie même dans l'opposition, tout comme le refus de toutes les expérimentations de l'ODS.