Suite aux élections législatives de vendredi et samedi derniers, les consultations en vue de la formation d'un nouveau gouvernement se poursuivent. Après s'être entretenu avec les chrétiens-démocrates et les Verts, les deux formations avec lesquelles il aimerait former une coalition de centre-droit, Mirek Topolanek, leader du Parti civique démocrate, ODS, vainqueur du scrutin, rencontrera vendredi le Premier ministre sortant et chef des sociaux-démocrates, Jiri Paroubek.
Jiri Paroubek et Vaclav Klaus, photo: CTK
« Nous sommes des professionnels, nous devons donc parler ensemble, c'est évident. Ce pays en a besoin, car sans un accord entre l'ODS et la social-démocratie il n'y aura pas de gouvernement stable. » La hache de guerre n'est certes pas encore enterrée entre les leaders des deux principaux partis du pays, mais Jiri Paroubek semble néanmoins disposé à discuter avec son grand rival de la situation post-électorale dans le pays. Autre geste de bonne volonté de sa part : les excuses publiques qu'il a formulées suite à son discours prononcé à chaud, samedi, après l'annonce des résultats, discours dans lequel il avait refusé de reconnaître sa défaite et comparé les méthodes employées par l'ODS lors de la campagne préélectorale au coup d'Etat communiste de 1948.
Mirek Topolanek, photo: CTK
Une avancée minime qui ne l'a toutefois pas empêché, jeudi, après avoir rencontré le président de la République Vaclav Klaus, de répéter que son parti ne soutiendrait pas la coalition tripartite que Mirek Topolanek souhaite mettre sur pied. Cette dernière, qui n'en reste donc pour l'heure qu'au stade de la théorie, ne dispose, en effet, que de cent mandats dans une Chambre des députés qui en compte précisément le double. Or, depuis la publication officielle de la répartition des suffrages samedi soir, les sociaux-démocrates et les communistes, les partis de gauche qui possèdent à eux deux l'autre moitié des sièges, ont toujours fait savoir qu'il était hors de question d'accorder la confiance à un tel gouvernement. Au Château de Prague, siège du chef de l'Etat, Jiri Paroubek a réaffirmé qu'en l'état actuel des choses un cabinet d'experts indépendants de tout parti politique était la seule solution envisageable, l'éventualité d'une grande coalition entre libéraux de l'ODS et sociaux-démocrates n'étant, selon lui, pas à l'ordre du jour, même s'il ne l'exclut pas totalement. « Je dis non à l'instant précis, mais je ne sais pas où nous en serons dans un mois », a-t-il déclaré. De son côté, Mirek Topolanek a souligné que les programmes des deux camps étaient « tellement différents qu'un telle coalition serait impossible ».
Malgré ces nombreux points d'interrogation, les responsables de l'ODS, de l'Union chrétienne-démocrate et du Parti des Verts se sont rencontrés jeudi après-midi afin de trouver un compromis et d'établir un programme commun, dont l'un des principaux points est la baisse du taux d'imposition. Selon le quotidien Mlada fronta Dnes, les trois partenaires potentiels se seraient même déjà entendu sur la répartition des postes ministériels. Reste que si les sociaux-démocrates ne changent pas de position, toutes ces négociations risquent fort de s'avérer vaines.