La Tchécoslovaquie se serait-elle qualifiée pour la Coupe du monde 2018 ?
En juin prochain, pas plus la République tchèque que la Slovaquie ne participeront à la phase finale de la Coupe du monde de football en Russie. En février prochain, les deux pays participeront certes bien au tournoi olympique de hockey sur glace aux Jeux de Pyeongchang, mais avec de faibles chances de victoire finale, voire même de médaille. Près de vingt-cinq ans après l’apparition des deux nouveaux Etats sur la carte de l’Europe, le constat apparaît comme une évidence : en matière de sport, la partition de la Tchécoslovaquie a été néfaste des deux côtés de la frontière. Confirmation à travers le football.
Mais alors que les Tchèques figuraient à la 48e place du dernier classement établi en novembre par la FIFA, loin derrière les Slovaques 28es, la question, forcément théorique, se pose, à l’heure du vingt-cinquième anniversaire de la partition, de savoir quelle pourrait être la valeur d’une sélection au sein de laquelle évolueraient les meilleurs joueurs tchèques et slovaques actuels.
Le dernier grand tournoi auquel les footballeurs tchécoslovaques ont participé reste la phase finale de la Coupe du monde 1990 en Italie, où ils avaient été éliminés par la RFA en quarts de finale, victimes d’un penalty litigieux. Ensuite, la Tchécoslovaquie, qui a disputé son dernier match officiel contre la Belgique en novembre 1993 à Bruxelles, ne s’est pas davantage qualifiée pour l’Euro 1992 que pour le Mondial 1994. Capitaine à l’époque de cette československá Reprezentace, Ivan Hašek affirme aujourd’hui ne rien regretter :
« Bien sûr, sportivement, nous serions beaucoup plus forts si nous jouions ensemble. C’est évident. Mieux vaut être unis que séparés. Mais la politique, c’est autre chose… Les gens voulaient se séparer et les choses se sont passées comme elles devaient se passer. »Ivan Hašek, capitaine également du Sparta Prague, n’est pas plus nostalgique des grands matchs contre le Slovan Bratislava ou des longs déplacements à Košice, dans l’est de la Slovaquie, du temps d’un championnat fédéral :
« Oui, c’est vrai que c’étaient des matchs intéressants, très chauds. Le niveau de la première division tchécoslovaque était plus élevé qu’il ne l’est aujourd’hui dans les deux pays. Il y avait quinze millions d’habitants. Et puis en Slovaquie, il n’y avait pas que le Slovan et Košice. Il y avait aussi des clubs comme Prešov ou Banská Bystrica, autant d’endroits en Slovaquie où il était très difficile pour nous, le Sparta, de gagner. Et puis les déplacements se faisaient en bus… C’était intéressant, mais je ne regrette pas pour autant. Maintenant, il y a deux championnats, un en Tchéquie et un autre en Slovaquie… »
Et aussi donc deux sélections qui, comme le plus souvent depuis la fin de la Tchécoslovaquie, manqueront l’une comme l’autre à l’appel de la prochaine Coupe du monde…