La Tchéquie est parmi les premiers pays européens qui se lancent dans la campagne de vaccination contre le cancer du col de l'utérus
La vaccination a débuté ce mardi dans une clinique privée de la ville de Zlin. Le premier et l'unique vaccin contre ce type de cancer dans le monde, approuvé par la Commission européenne, représente une immense avancée pour la prévention du cancer et pour la santé des femmes.
Le vaccin immunise contre quatre sortes de papillomavirus /HPV/, infections responsables des cancers utérins. En République tchèque, 1100 nouveaux cas de cancer utérin sont diagnostiqués annuellement, provoquant 500 décès. En Europe, c'est près de 33 000 cas et 15 000 décès. Le cancer du col utérin est le second plus fréquent chez les femmes. Le but est donc de vacciner toutes les jeunes filles entre 11 et 12 ans, avant le début de leur vie sexuelle, car le virus est généralement transmis par cette voie. Après l'âge de 30 ans, l'efficacité du vaccin s'avère problématique, dit le docteur Pavel Novosad de la clinique de Zlin, où une étudiante de 18 ans, la première dans le pays, s'est fait vacciner :
« Le problème se pose lorsque le vaccin est administré aux femmes à un âge postérieur à celui des premiers rapports sexuels. Il peut, certes, protéger les femmes et diminuer le risque qu'elles soient infectées par le virus. Par ailleurs, on ne connaît pas son efficacité sur les femmes qui sont déjà infectées. Les études pour le prouver ne sont pas terminées, il n'est donc pas possible de répondre à la question de savoir si le vaccin peut protéger de façon significative les femmes âgées de plus de 30 ans, et s'il est encore efficace. »Selon certains médecins, si la vaccination était obligatoire, il serait possible de faire régresser d'ici 20 ans l'incidence de cette pathologie de 70 %. Pour l'instant, le vaccin n'est ni obligatoire, ni remboursé par les mutuelles tchèques. Il nécessite trois injections en six mois, chacune pour 3500 couronnes, soit un total de l'équivalent de 360 euros. S'il est appliqué à une échelle générale, son coût annuel serait d'un demi milliard de couronnes (17 245 000 euros). Le ministère de la Santé publique a promis de s'occuper du problème après une année d'essai.