La Tchéquie n'a pas de stratégie nationale de lutte contre la violence domestique
Aucune violence domestique n’est admissible ni tolérable. Ce constat fait bien entendu l’unanimité de toute la société. Une stratégie nationale de lutte contre ce fléau fait pourtant toujours défaut en République tchèque. Ceci au moment où les différentes formes et manifestations de la violence domestique se multiplient, touchant particulièrement les femmes, mais aussi les hommes et les enfants.
Le projet de stratégie qui a été préparé depuis deux ans par une équipe d’experts issus de différentes institutions publiques et d’organisations à but non lucratif, n’a finalement pas reçu l’aval du gouvernement. Zdena Prokopova de l’association « Rosa » dont le but consiste à aider les victimes de violence et qui a lancé à cette fin une campagne sous le mot d’ordre « Venez à temps », déplore cette décision :
« C’est bien dommage, car la stratégie de lutte contre la violence domestique stipulait des solutions complexes. Elle proposait des aides aux personnes victimes de violence, ainsi qu’à ceux parmi les agresseurs qui souhaiteront changer leur comportement. La stratégie accordait une grande attention, aussi, aux enfants ».
Selon les données statistiques révélées par la police, le nombre de cas d’agressions commises au sein du foyer a été cette année plus élevé que jamais. Elles font annuellement des dizaines de victimes. Zdena Prokopova :
« La non adoption par le gouvernement de ce plan d’action national est un très mauvais geste vis à vis des femmes victimes de violences, ainsi qu’à l’égard de celles qui cherchent à fuir un mari agresseur ».Dans le domaine de la prévention et de la gestion des cas de violences domestiques, la République tchèque se trouve encore loin derrière beaucoup de pays européens. Une nouvelle mesure législative introduite en 2007 est pourtant à retenir : la police a depuis la possibilité de déloger les auteurs de violence domestique. En 2010, près de 800 personnes ont ainsi été expulsées de leur domicile. Grâce à l’adoption de cette mesure, les gens, avec l’assistance des autorités locales et de la police, apprennent à faire face plus efficacement aux violences domestiques.
Le sort de la stratégie nationale de lutte contre la violence domestique demeure en ce moment incertain. Sollicitée auprès des Etats membres par le Conseil de l’Europe, elle devra tout de même être tôt ou tard adoptée.