L'affaire des deux Tchèques en détention provisoire à Cuba

Ivan Pilip et Jan Bubenik

En dépit des activités déployées aussi bien par les milieux diplomatiques tchèques qu'étrangers, deux citoyens tchèques sont toujours en prison à Cuba. Informations par Alain Slivinsky.

Le député Ivan Pilip et son compagnon de mauvaise fortune, Jan Bubenik, sont emprisonnés depuis le 12 janvier à Cuba. Leur mise en garde à vue s'est transformée en détention provisoire, pour activités subversives contre le régime cubain. Depuis mardi, ils ressemblent aux autres prisonniers : uniformes et numéros. Le frère de Jan Bubenik, Martin, qui se trouve à La Havane avec l'épouse d'Ivan Pilip a déclaré pour la Radio tchèque : « Dans leurs cellules, ils sont vêtus de l'uniforme des prisonniers, avec des chaussures sans lacet. Ils bénéficient des mêmes conditions que leurs compagnons de cellule, et doivent respecter le règlement de la prison. Ils semblent relativement en bon état physique et psychique ». Mme Pilipova a déclaré que son mari portait le numéro 501. Comme lui, elle parle l'espagnol, ce qui est très important pour la communication. Lors d'une rencontre avec les journalistes étrangers, elle a affirmé qu'elle considérait les accusations formulées contre son époux et Jan Bubenik comme absurdes. Elle a répété qu'elle était à La Havane non pas pour négocier, mais soutenir les deux infortunés. Entre-temps, la pression internationale sur les autorités cubaines augmente pour arriver à la libération des deux prisonniers. Les activités d'autres Etats et organisations internationales sont, au moment où les deux Tchèques pourraient rester en détention provisoire pendant six mois, la seule arme dont dispose la diplomatie tchèque. Le Mexique, qui entretient de bonnes relations avec Cuba, réfléchit aux possibilités dont il dispose pour une intervention éventuelle. La diplomatie tchèque compte, justement, beaucoup sur ce pays. L'Union interparlementaire compte envoyer une délégation à Cuba. Elle serait conduite par son secrétaire général, Anderson Johnsson, et devrait examiner les raisons qui ont conduit à l'emprisonnement des deux Tchèques. L'assemblée de l'Union interparlementaire devrait avoir lieu à La Havane, en avril prochain, et les députés européens ont laissé entendre que cette assemblée pourrait ne pas avoir lieu dans la capitale cubaine. Les députés du Parlement européen devraient envoyer une pétition de soutien à leur collègue, Ivan Pilip. Dans une démarche, l'Union européenne demande la libération des deux Tchèques. Le régime communiste cubain ne traite pas avec la diplomatie tchèque, mais il est en contact étroit avec les communistes tchèques. Leur leader, Miroslav Grebenicek, a rencontré plusieurs fois le chargé d'affaires de l'ambassade cubaine, à Prague, David Paulovich. Ce dernier a déclaré que la prise de position de certains politiciens tchèques ne lui plaisait pas, et que l'arrogance ou la force ne serviraient à rien. Certaines soi-disant preuves contre les deux Tchèques auraient été fournies aux représentants des communistes tchèques.