Nouveaux chiffres sur les écoutes téléphoniques

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Le nombre d'écoutes téléphoniques légales pratiquées en République tchèque serait comparable à la moyenne européenne. Le ministère de l'Intérieur le constate dans sa récente analyse de la problématique qui a fait, ces derniers mois, couler beaucoup d'encre.

Le rapport en question, dont les grandes lignes ont été publiées, ce dimanche, par la Télévision tchèque, a été élaboré sous l'impulsion du président de la République. Inquiété par le nombre croissant d'écoutes téléphoniques effectuées par la police (5000 au cours du premier semestre de cette année, soit le double par rapport à la même période de l'année 2000), Vaclav Klaus a chargé, fin octobre, le Premier ministre, Stanislav Gross, d'examiner les pratiques des enquêteurs. D'ailleurs, le chef de l'Etat s'est senti lui-même concerné, les conversations téléphoniques de son ami proche, l'entrepreneur Ranko Pecic, ayant été enregistrées. Les méthodes d'investigation des services policiers ont été mises en doute également par le Parti civique démocrate (ODS), principale force de l'opposition, et ce notamment lors de l'enquête sur la tentative présumée de corruption du député Koristka, affaire qui avait secoué le milieu parlementaire.

La critique, tournée en premier lieu vers le président de la police, Jiri Kolar, accuse les enquêteurs de manque de respect des libertés individuelles et d'abus de pouvoir. Mais l'analyse du ministère de l'Intérieur défend le travail des policiers : en République tchèque, 16 lignes téléphoniques sur 100 000 ont été mises sur écoute entre 1998 et 2000, contre 24 en France, 33 en Suisse, 15 en Allemagne, 9 en Autriche et 76 en Italie. En Tchéquie, les écoutes servent à combattre le trafic de stupéfiants, la criminalité violente, économique et les infractions contre les biens. Sur le plateau de la Télévision tchèque, le président de la police s'est félicité du fait que l'année dernière, le taux d'efficacité des écoutes a dépassé 60%. Son interlocuteur, le député ODS Jiri Bily, insatisfait des résultats de l'analyse, continue à insister sur une modification des règles d'application des écoutes, règles que les spécialistes jugent, d'ores et déjà, sévères à l'échelle européenne.

Auteur: Magdalena Segertová
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