L'ancien ministre Vladimir Mlynar condamné a cinq ans et demi de prison

Vladimir Mlynar, photo: CTK

Deux informations ont défrayé la chronique en République tchèque - la démission du ministre de la Culture Helena Trestikova, dont nous venons de vous parler, et le verdict que la Cour municipale de Prague a prononcé à l'encontre de l'ancien ministre de l'Informatique Vladimir Mlynar. La sentence a choqué la majorité de ceux qui suivent le procès de l'ancien ministre.

Vladimir Mlynar,  photo: CTK
En 2003 le ministre Vladimir Mlynar décide de créer le portail internet de l'administration publique. Il confie la réalisation de ce projet à Testcom servis, une société privée créée spécialement dans le but de réaliser cet objectif. Pour créer la société Testcom servis le ministre utilise les moyens financiers d'Etat et, en procédant ainsi, il commet une infraction à la loi. Il demande en plus que Testcom servis gère le portail qui publie les informations du bulletin de commerce ce qui est un service payant dont les recettes seraient encaissées par la même société. Vladimir Mlynar se voit donc accusé d'abus d'informations dans les transactions commerciales, délit passible d'une peine allant de cinq à douze ans. Bien que le parquet demande une peine avec sursis, le juge Sylvie Slepickova qualifie une telle initiative de désavantageuse pour l'Etat. Le verdict qui vient de tomber devant le Tribunal municipal de Prague surprend par sa sévérité. Vladimir Mlynar est condamné à cinq ans et demi de prison ferme et ses deux anciens collaborateurs à six ans. Face à un tel dénouement le condamné est d'abord frappé de stupeur puis met en cause les compétences du tribunal:

« Je considère la décision du tribunal comme non qualifiée. La présidente du tribunal Sylvie Slepickova n'a pas du tout compris les règles économiques fondamentales. Elle n'a pris en considération que certaines choses, et d'autres choses qu'elle a relevées ne sont pas fondées. J'espère que le tribunal d'instance supérieure me donnera raison et annulera le verdict. »

Vladimir Mlynar a beau de se défendre en soulignant qu'il n'a tiré aucun profit des transactions qu'on lui reproche, que la société Testcom servis a été supprimée et que l'Etat n'a pas été lésé.

« J'ai été condamné par le tribunal de première instance et le verdict est tout à fait scandaleux et sans précédent dans toute l'histoire de la justice tchèque. J`ai été condamné pour des activités qui n'ont même pas fait partie de l'acte d'accusation à une peine qui est absolument incroyable si nous la comparons aux peines qu'on inflige aux assassins dans ce pays. J'espère que l'instance supérieure annulera ce verdict car je dispose de preuves en ma faveur. »

L'ancien ministre et ses deux collaborateurs ont fait tout de suite appel en espérant que l'instance supérieure requalifiera leur délit.