L'Angleterre renvoie des Roms de l'aéroport de Prague
C'est donc depuis ce mercredi que des agents des services d'immigration britanniques ont commencé, à l'aéroport international de Prague-Ruzyne, à contrôler les passagers en partance pour l'Angleterre. Des détails sur cette question avec Omar Mounir.
Rappelons d'abord que ce contrôle s'effectue en vertu d'un accord avec la Tchéquie, aux termes duquel les autorités britanniques pourraient, à Prague encore, déterminer les passagers indésirables et faire en sorte qu'ils n'accèdent pas aux avions. Les Britanniques tendent ainsi à stopper le flux de demandeurs d'asile. En contrepartie, ils s'engagent à ne pas instaurer l'obligation de visa pour les citoyens tchèques.
Ce contrôle des passagers "à domicile" a déjà donné des résultats. Vers midi, ce mercredi, les passagers de la ligne Prague-Londres ont tous eu, sans exception, les premiers entretiens avec les fonctionnaires britanniques. Ceux-ci demandaient aux familles comme aux individus le but de leur voyage, touristique ou professionnelles, et s'assuraient qu'ils avaient suffisamment d'argent. A 13 heures, l'avion s'apprêtait à décoller, mais sans dix passagers. Des Roms ayant payé leurs billets mais jugés "indisérables" par l'Angleterre. Pareille mesure était auparavant obligatoire pour les seuls voyageurs voulant se rendre aux Etats-Unis et en Israël.
Ce contrôle à Prague n'exclut pas même les ressortissants des pays membres de l'Union européenne. Il en est résulté un certains désordre, les passagers n'ayant été ni prévenus ni préparés. D'aucuns ne s'étaient pas munis des cartes de débarquement qu'ils devaient avoir renseignées en se présentant au contrôle des passeports. Les plus mécontents étaient ceux qui n'allaient que transiter par Londres et n'avaient nullement l'intention de quitter la zone internationale. N'importe comment, cette mesure a facilité la tâche aux citoyens tchèques à l'aéroport de Londres. Depuis ce mercredi, ils bénéficient du même régime que les ressortissants des pays de l'Union européenne.
Au regard du droit, des fonctionnaires britanniques ne sont pas fondés à interdire à un citoyen tchèque de quitter son pays. Ils ne font que signaler les personnes indésirables à l'administration de l'aéroport, laquelle refuse, dans ce cas, de leur accomplir les formalités de départ.