L'Armée du Salut en République tchèque et en Suisse

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Cette année l'Armée du Salut en République tchèque a fêté ses quinze ans depuis sa renaissance en 1990. L'année 2005 a été doublement importante pour les salutistes tchèques : en été, un congrès européen de jeunes membres de l'Armée du Salut a réuni, à Prague, presque 900 personnes.

En République tchèque comme dans les 21 autres pays du Vieux Continent où elle est implantée, l'Armée du Salut s'engage en faveur des personnes en détresse : des sans-abri, des mères de famille, des personnes âgées et malades notamment. Mais, à l'instar des autres pays post-communistes, l'Armée du Salut tchèque a une histoire particulière. Placée sous l'autorité d'un commandant hollandais, elle se tient à l'écart des médias et reste, pour la plupart des Tchèques, une inconnue. Pavla Vopelakova, secrétaire du commandant national :

« Je rappelle que l'Armée du Salut a été fondée en 1865, à Londres. En République tchèque, elle a été présente depuis 1919 jusqu'en 1950, quand elle a été forcée, par les autorités, à mettre fin à son action. Elle a donc été donc réinstaurée en 1990. L'Armée tchèque a relativement peu de membres, environ 150, puisqu'elle n'en est toujours qu'à ses débuts. Outre cela, elle emploie quelque 360 salariés et collabore avec de nombreux bénévoles et officiers étrangers. Nous avons mis en place un réseau de centres d'hébergement pour hommes et femmes démunis, pour des mères de famille, ainsi que des centres communautaires. Au total, l'Armée du Salut administre 28 établissements d'action sociale dans neuf villes tchèques. »

Voilà donc, en bref, les activités de l'Armée du Salut en République tchèque...

Déplaçons-nous maintenant en Suisse francophone. Au congrès pragois de l'Armée du Salut, j'ai rencontré Maggy Sterckx, officier et assistante sociale aujourd'hui à la retraite :

« L'Armée du Salut en Suisse a débuté en 1881, dans des temps assez perturbés : les trois jeunes femmes qui l'ont fondée ont été assez mal accueillies par les protestants de la Suisse francophone. La personne la plus importante de ce groupe avait même été emprisonnée au Château de Chillon, sur le Lac Léman. Moi, je suis née dans une famille salutiste, mes parents étaient officiers. Au moment où il a fallu me décider, j'ai senti l'appel de Dieu dans ma vie. Je suis allée me former en Angleterre et puis, comme j'étais fiancée avec un jeune officier belge, j'étais envoyée en Belgique pour commencer. Ensuite, nous sommes partis travailler en Afrique, pour treize ans. Enfin, nous nous sommes installés en Suisse, où nous avons dirigé, pendant dix ans, une oeuvre sociale de l'Armée du Salut, avec une clinique de désintoxication. Mais je témoigne aussi d'une rupture dans ma vie. Les choses ne se sont pas passées comme je l'aurais espéré qu'elles se passent... J'ai vécu dix années de désert. Puis, le Seigneur m'a ramené dans le service. Là, j'ai dirigé une communauté et j'ai terminé mon service actif dans un service social avec des gens de la rue, à Zurich. »

Pendant les fêtes de Noël, l'Armée du Salut tchèque animera une série de manifestations dans la rue : au centre de Brno, par exemple, elle organisera, samedi, un repas de Noël pour pas moins de 300 sans-abri.

Auteur: Magdalena Segertová
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