L’art verrier tchèque et français se rencontrent à Prague

Photo: CT24

Le festival de l’art verrier PF12 a débuté à Prague le 22 mai. Les expositions sont organisées dans neuf endroits différents de la ville. Lors de l’exposition à l’Institut Français de Prague qui confronte artistes français et tchèques, Radio Prague a pu rencontrer les personnes qui y ont participé.

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Jitka Pokorná est galeriste à Prague, elle fait partie du milieu artistique depuis près de trente ans. Organisatrice du festival de l’art verrier, elle tient à rappeler la longue tradition du travail du verre en pays tchèques. La présence d’artistes français au festival n’est pas anodine : en effet, la comparaison entre l’art verrier des deux pays était un des objectifs recherchés :

« J’ai remarqué que même si l’art verrier tchèque est sensationnel, et fait partie des collections de tous les musées importants, il est très établi, alors que l’art français est très charmant, il s’efforce de conceptualiser. Ce ne sont pas seulement des statues classiques, il y a une réflexion. Pour cette exposition j’ai choisi deux jeunes artistes et deux anciens, par anciens je veux dire qu’ils sont expérimentés et ont acquis de grands succès. Quant aux jeunes, ils viennent de terminer leurs études, et essayent de donner un nouveau visage au travail du verre. Dans leur travail, c’est la signification qui est la plus importante, alors que le verre prend une importance minime. »

Mathilde Caylou
Mathilde Caylou, jeune artiste française, présente deux types d’ouvrages verriers. Le premier est en verre soufflé, représentant la forme de la terre ou bien d’un glacier. Le deuxième est une photographie numérique sur laquelle figure « la ligne bleue des Vosges ». Cette ligne lumineuse est faite à l’aide du verre.

« Après mes études je me suis spécialisée dans la pratique du verre, je fais essentiellement des sculptures et des installations en verre. Je travaille beaucoup sur la retranscription des paysages et de l’espace. Je prends des empreintes du sol, pour faire un motif à partir duquel je construis des formes, des sculptures. »

Michelle Perozeni est la deuxième artiste française présente à cette exposition. Son œuvre, qui se distingue nettement de celle de Mathilde Caylou, représente le grand nord pollué. On peut y voir un bassin dans lequel brille du pétrole mélangé à de l’eau, ce qui représente la pollution.

« Mon travail s’articule autour de la problématique de l’homme dans son environnement. De ce que l’homme fait de la nature, et de ce qui l’entoure, car nous ne sommes que de passage. Mais également la façon dont nous gérons ce temps qui nous est attribué, un temps très court. La nature nous révèle à chaque instant que tout a une fin mais que tout continue quand même. Je ne suis pas militante, je voulais donner un aspect poétique pour dire ‘attention à ce que nous faisons ici, dans notre univers’ ».

Pavel Kopřiva
Rappelons que l’exposition présente également des artistes tchèques. Pavel Kopřiva expose des œuvres qui représentent des objets de la vie de tous les jours, comme par exemple deux extincteurs de couleurs différentes. Autre réalisation de Pavel Kopřiva : une arme à feu un peu particulière, faite en verre transparent, contenant une cassette audio pour apprendre l’anglais :

« Je travaille avec du matériel diversifié, le verre n’est pas l’unique matériel, je ne l’utilise pas souvent. Je travaille en général avec les nouvelles technologies par exemple, l’ordinateur, la vidéo. Je m’intéresse au monde des technologies, de la recherche scientifique, des découvertes cosmiques et essentiellement à l’ufologie. C’est pour ces raisons que j’ai effectué pour cette exposition ces éléments techniques un peu drôles. »

Ce festival de l’art verrier se poursuivra jusqu’au 15 septembre 2012.