L'avenir des autoroutes tchèques
Quel sera l'avenir du réseau routier tchèque? Actuellement on réalise un projet de son élargissement. Vaclav Richter.
On a commencé à construire la première autoroute en Tchécoslovaquie déjà en 1939 mais les travaux allaient être interrompus par la guerre. Aujourd'hui il y a en République tchèque 514 kilomètres d'autoroutes et 325 kilomètres de voies à communication rapide, c'est-à-dire des routes de haute qualité qui n'ont cependant pas tous les aspects d'une autoroute. Selon un projet gouvernemental de 1999, la longueur des autoroutes sur le territoire tchèque doit doubler, avant l'an 2015, et on doit y ajouter aussi 800 kilomètres de nouvelles voies à communication rapide. Bien entendu tout cela coûtera beaucoup d'argent et le budget de l'Etat manque de moyens nécessaires. Selon le ministre des Transports et des Communications, Jaromir Schling, on pourra acquérir ces moyens financiers grâce à la coopération avec des investisseurs étrangers. Pour financer ce genre de travaux la Banque européenne d'investissement accorde déjà à la République tchèque un crédit de 2 a 3 milliards de couronnes par an, près de 400 à 600 millions de FF, et on est en train de négocier une augmentation de ces crédits. On a fait appel aussi à d'autres investisseurs. L'autoroute entre les villes d'Ostrava et de Lipnik en Moravie du nord sera construite par la firme israélienne Housing & Construction. C'est le premier tronçon d'autoroute sur le territoire tchèque qui sera construit par une compagnie privée. Pendant trente ans, l'Etat payera à la firme un droit de péage indirect correspondant au nombre de voitures ayant emprunté ce tronçon. Au bout de trente ans, l'autoroute passera dans le domaine public. La réalisation du projet d'élargissement du réseau routier risque de se heurter cependant à de nombreux problèmes. D'abord il n'est pas sûr que le Parlement approuve les crédits importants qu'on est en train de négocier avec la Banque européenne d'investissement. Bien que les partisans du projet affirment que sa réalisation est indispensable, car le nombre de voitures augmente sans cesse, l'élargissement du réseau est contesté par des propriétaires des terrains, des mouvements civiques et des écologistes. Ces derniers vont jusqu'à proposer que la longueur des routes à quatre voies en République tchèque soit réduite de deux tiers. Ils disposent d'arguments de taille : les autoroutes qui accélèrent le trafic donneront une nouvelle impulsion au développement de l'automobilisme au détriment des moyens de transport public avec toutes les conséquences qu'on connaît - l'altération du paysage, la pollution, l'effet de serre et le réchauffement global.