L'avent
L'avent, mot d'origine latine, signifie l'arrivée. La période de l'avent de quatre semaines symbolise les quatre mille ans, pendant lesquels l'humanité attendait l'arrivée du Rédempteur.
Pour les croyants, l'avent était le temps de pénitence et de méditations religieuses. C'était aussi une période pendant laquelle ils observaient le jeûne: la viande leur était interdite mais à sa place il était permis de consommer des oeufs, du lait, des fromages et des poissons. Le jeûne et la pénitence précédaient la période de surabondance et de réjouissances, caractéristique de Noël.
Dans le cadre de l'avent s'inscrit aussi la commémoration de plusieurs Saints. Leur culte est lié à d'innombrables coutumes et superstitions populaires, qui ont leurs racines dans la religion chrétienne, mais certaines d'entre elles trahissent les traits de mythologie païenne. De même, l'observation des coutumes différait de région en région, revêtant ainsi de différentes variantes.
La première fête de l'avent, le 30 novembre, journée de Saint-André. Cette fête de l'un des douze apôtres était consacrée aux prédictions ce qui est aujourd'hui plutôt un privilège de Noël. Ainsi, en Silésie, par ex., les filles coulaient du plomb. Après l'avoir fait fondre dans une cuillère, à l'aide d'une bougie allumée, elles coulaient le plomb fondu à travers les dents d'une clé en forme de croix, si bien que, en refroidissant rapidement le plomb à l'eau, on dégageait une croix. Avec la forme ainsi obtenue, on prédisait comment sera le futur mari: svelte, gros, beau, laid, bossu... Dans la forme du plomb, les filles cherchaient aussi les symboles des métiers, et jugeaient d'après ces signes qui sera leur fiancé.
Dans certaines régions, les filles essayaient de lire dans le trou percé dans la glace le visage de leur mari. Ailleurs, les jeunes filles frappaient à la porte du poulailler, et si c'était le coq qui se mettait le premier à chanter, pour la fille c'était le signe qu'elle allait se marier l'an prochain. Si c'était une poule, le mariage devait être célébré dans deux ans.
La deuxième fête de l'avent, on la célébrait le 4 décembre, à la Sainte-Barbe. Sainte Barbe était une martyre aux temps antiques, où les chrétiens étaient poursuivis. Est-ce pour cette raison qu'elle est devenue le premier personnage légendaire qui visitait autrefois les maisons de campagne. Quoi qu'il en soit, il n'en reste pas moins que les masques populaires de sainte Barbe ne rappelaient la vraie Sainte que par leur nom. C'étaient des femmes habillées en robe blanche, cheveux libres, maquillées avec des couleurs très pâles. La tête ornée de petites couronnes vertes, elles portaient entre les mains une verge pour fouetter les enfants désobéissants, mais aussi un panier rempli de fruits et de noix pour en faire cadeau aux sages.
Dans certaines régions, le nom de la Sainte-Barbe a été déformé en Bruna, Perchta ou Klibna. Parfois, on la voyait accompagnée de boucs, de juments et de diablesses. A ce jour, on a conservé la coutume de couper, à la Sainte-Barbe, des branches de cerisiers qui, mises dans un vase, se couvrent de fleurs vers le jour de Noë, présage de la chance et de l'espoir de trouver le compagnon de la vie.
La fête la plus populaire de l'avent est celle de la Saint-Nicolas. La dernière fête de l'avent, la journée de la Sainte-Luce, n'a plus aujourd'hui cette signification qu'elle avait dans le passé. Luce protégeait contre les sorcières et leurs pratiques malsaines. C'est avec l'exemple du culte de la Sainte-Luce qu'on peut le mieux illustrer la diversité des coutumes populaires dans les pays tchèques. Alors que dans certaines régions, Luce se présentait comme l'être mystérieux et silencieux, au visage masqué, suscitant de l'effroi, dans d'autres endroits, elle faisait peur aux enfants par un long couteau. Elle ne frappait pas à la fenêtre comme le faisait Sainte-Barbe, mais elle paraissait à l'improviste. Dans certaines régions, Luce apparaissait en déguisement de petite vieille bossue, visage voilé de masque et taquinant les jeunes avec une grande cuiller à pot.
Après la fête de Luce, c'était déjà les Fêtes de Noël qui s'annonçaient, avec tous les préparatifs traditionnels et inséparables de cette plus importante Fête de l'année, Fête de la nativité du Christ. Bien qu'il puisse sembler que cette Fête est liée au christianisme et à l'Eglise, il n'en était pas ainsi depuis toujours. Seulement en 336, la Fête de Noël a été inscrite dans le calendrier de l'Eglise.
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