Le 1er mai sur l'esplanade de Letna à Prague : les victimes du régime communiste au lieu de ses protagonistes

L'esplanade de Letna, située non loin du Château de Prague, a été depuis belle lurette le lieu fétiche des rassemblements communistes. Cette tradition ayant été interrompu par les manifestations accompagnant la révolution de Velours de 1989, les communistes n'ont pas manqué d'y revenir un peu plus tard, avec des effectifs pourtant bien plus modestes.

"Il est inacceptable de voir que même après la chute du régime communiste, le parti communiste du pays a eu l'impertinence et l'arrogance de s'établir de nouveau sur l'esplanade de Letna ».

Cestmir Cejka est le porte-parole de la Confédération des prisonniers politiques, organisation qui a été créée au début des années 1990 et qui regroupe les anciens prisonniers politiques. Cette année, ses membres, dont la tranche d'âge moyenne se situe autour de quatre-vingts ans, ont décidé d'agir pour changer les habitudes: le 1er mai 2006, c'est la voix démocratique qui retentira sur l'esplanade de Letna, à la place de celle des communistes. « Le 1er mai 2006 sans communiste et jamais autrement ». Voilà le mot d'ordre pour ce premier jour de mai, sur l'esplanade de Letna, qui sera un lieu de rencontres et de débats, un lieu de manifestations culturelles et de divertissements. L'action préparée par la Confédération des prisonniers politiques est soutenue par divers organismes et des artistes. Ladislav Smoljak, metteur en scène et comédien, explique son engagement :

Ladislav Smoljak
« Le parti communiste n'a pas été interdit et c'est une erreur. Il serait plus mauvais encore s'il n'était jamais interdit, à l'avenir. C'est un parti qui ne doit pas être représenté au Parlement ».

Les organisateurs du 1er mai, à Letna, espèrent voir venir un grand nombre de personnes. Sont invités des représentants des organisations qui avaient été persécutées par le régime communiste, sont invités également tous ceux qui dénoncent l'influence que les communistes ont encore aujourd'hui et auxquels les sondages donnent, par ailleurs, quelques 15% des intentions de vote... Le rappel du fait que 60 ans se seront écoulés, cette année, depuis la victoire électorale des communistes tchécoslovaque sera destiné, notamment, aux oreilles du jeune public.