Le cannabis médical de nouveau introuvable dans les pharmacies tchèques
En République tchèque, se soigner avec du cannabis médical est autorisé depuis maintenant un peu plus de trois ans. Ne serait-ce que théoriquement. Car dans les faits, cette marijuana supposée être vendue en pharmacie est introuvable. La société tchèque qui avait remporté l’appel d’offres pour assurer la production et alimenter le marché, ne respectait pas, selon le ministère de la Santé, le cahier des charges. Une situation dont se plaignent les malades qui se soignent au cannabis.
« Les gens seront désormais contraints de se débrouiller comme ils le peuvent pour trouver le cannabis, et je pense qu’ils se tourneront vers le marché noir. Le système les pousse à agir de la sorte. Comment voulez-vous faire autrement ? Si le cannabis est introuvable et que vous en avez besoin, vous avez deux solutions : soit vous le cultivez vous-mêmes, ce qui est interdit, soit vous faites vos affaires sur le marché noir. »
Que le cannabis médical, dont le remboursement n’est pas pris en charge par les caisses d’assurance maladie, soit introuvable n’est pas tout à fait une nouveauté. Cependant, si les pharmacies sont cette fois en rupture de stock, c’est parce que l’Institut national en charge du contrôle des médicaments (SÚKL) en a décidé ainsi. Estimant que la société qui avait remporté le premier appel d’offres – la société Elkoplast Slušovice - ne respectait pas les engagements pris lors de la signature du contrat, l’autorité a rompu celui-ci et lancé un nouvel appel d’offres. Gérant d’une pharmacie d’Uherské Hradiště (Moravie du Sud), Ivo Dokoupil explique quelles sont les conséquences de cette décision :
« Nous avons épuisé tous les stocks dont nous disposions des distributeurs. Et nous n’en avons absolument plus, car toutes les réserves que nous aurions pu encore avoir auraient dû être supprimées aux frais de la pharmacie. »En attendant le résultat de l’appel d’offres et donc ce nouveau cannabis « made in Czech » annoncé pour l’été prochain, les médicaments qui seront commercialisés seront de nouveau produits dans les mois à venir à partir de marchandise importée. L’année dernière, le ministre de la Santé, Miroslav Němeček, avait évoqué la possibilité de se tourner vers Israël, un des leaders mondiaux en matière de culture de la plante dont les prix seraient moins élevés qu’aux Pays-Bas.