Le chancelier du chef de l’Etat toujours sans certificat de confidentialité
Vratislav Mynář, homme d’affaires et politicien, occupe le poste de chancelier du chef de l’Etat et a donc la charge de diriger le bureau présidentiel, et ce depuis mars 2013. Jusqu’à présent, il n’était pas en mesure d’obtenir son certificat de confidentialité, document qui l’autorise à avoir accès à des informations classées « Très secret-Défense », et cela malgré les demandes réitérées du président Miloš Zeman. La semaine passée, Vratislav Mynář a encore fait parler de lui pour une affaire d’achat de propriété à Prague à un prix potentiellement sous-évalué. L’Office de la Sécurité nationale (NBÚ), qui examine sa demande, se penchera également sur les modalités de cette transaction.
« Soit il demande et obtient son certificat de confidentialité et pourra rester chancelier, soit il ne le demande pas et ne pourra pas le rester. »
La décision du chancelier d’entamer une procédure auprès de l’Office de la Sécurité nationale a d’ailleurs été très médiatisée en décembre 2013 :
« Il est ridicule de penser que le président me donne un ultimatum ou me met un couteau sous la gorge. Il a été informé de toutes les démarches que j’ai entreprises. J’ai pris moi-même la décision de demander un certificat de confidentialité de niveau « Très secret-Défense » même si je n’en ai pas besoin pour l’exercice de ma fonction. J’ai soumis près de cinq cent documents qui relatent les vingt dernières années de ma vie privée et professionnelle qui m’ont été demandés à l’Office de la Sécurité nationale pour me mettre à nu et ainsi mettre fin à diverses spéculations. »
Deux précisions sont cependant nécessaires à propos de la déclaration du chancelier. Premièrement, l’absence de ce certificat a déjà eu des implications concrètes pour Vratislav Mynář, notamment quand son nom a été supprimé de la liste des participants au sommet de l’OTAN l’été dernier où il était censé accompagner le chef de l’Etat, justement car il ne disposait pas du document en question.
Deuxièmement, comme l’a révélé le quotidien Mladá Fronta Dnes ce vendredi, Vratislav Mynář n’aurait fourni certains documents qui lui ont été demandés qu’à la fin de l’année 2014 au moment où la NBÚ menaçait d’interrompre l’étude de son dossier pour abus dans les délais. Le chancelier a cependant réfuté ces informations.
Sa récente acquisition d’une villa à Prague se trouve également dans le viseur de la NBÚ. Les controverses portent notamment sur le prix potentiellement sous-évalué de cette maison. Il y a dix ans, un homme d’affaires a acheté la villa pour un prix de plus de 8 millions de couronnes (290 900 euros). Son dernier propriétaire, l’avocat de l’influent homme d’affaires pragois Roman Janoušek, qui se trouve actuellement en prison pour coups et blessures volontaires, l’a revendu à Vratislav Mynář pour 5,5 millions de couronnes (200 000 euros).Sur ce sujet, le Château semble avoir abandonné son chancelier, comme le laisse entendre Jiří Ovčáček, le porte-parole du président :
« Bien évidemment, Monsieur le président est informé sur cette question. Il incombe à Monsieur le chancelier de démentir tous les doutes. »
Vratislav Mynář affirme ne pas avoir de liens avec les anciens propriétaires de la villa et estime que le prix d’achat correspond à l’état dans lequel se trouve le bâtiment. Il s’agit sans doute d’un casse-tête supplémentaire pour les examinateurs de sa demande de certificat de confidentialité.