Ouverture d'une enquête sur la fuite du document "Sarkozy-Topolanek"

Article in Reflex magazine

On reparle à Prague de la fuite d’un document diplomatique que nous avons évoquée à la fin du mois de novembre: la retranscription d’une rencontre entre la délégation française, menée par Nicolas Sarkozy, et la délégation tchèque, menée par Mirek Topolanek, avait été publiée par l’hebdomadaire tchèque Reflex.

Une gaffe diplomatique pour laquelle Karel Schwarzenberg, le ministre tchèque des Affaires étrangères, avait présenté ses excuses à la partie française. L’affaire ne devrait pas en rester là, car le Bureau National de la Sécurité (NBU) a décidé d’ouvrir une enquête administrative, comme l’indique son directeur, Dusan Navratil :

« Oui, je peux confirmer qu’une enquête pour acte délictueux a été ouverte concernant la fuite de l’enregistrement de l’entretien entre le Premier ministre Topolanek et le président Sarkozy, parce que le document n’a pas été classé confidentiel alors qu’il aurait du l’être. Nous allons analyser si ce document devait réellement rester secret. Si nous parvenons à la conclusion qu’il devait l’être, alors nous infligerons une amende administrative au ministère des Affaires étrangères. »

Dans le document en question, Nicolas Sarkozy s’efforçait notamment de dissuader le chef du gouvernement tchèque de s’occuper de la nouvelle Union pour la Méditerranée, en expliquant que c’était « un travail fou ».

De son côté, Mirek Topolanek tentait de convaincre la France de laisser Prague s’occuper des relations avec les pays situés à l’est de l’UE. Une fuite plus qu’embarrassante pour la diplomatie tchèque, qui doit assurer la présidence européenne pendant les six prochains mois. Zuzana Opletalova est la porte-parole du chef de la diplomatie tchèque :

« En ce qui concerne cette fuite, il est pratiquement impossible de trouver un coupable, parce que la retranscription de la conversation a été aussi envoyée à beaucoup d’adresses extérieures au ministère. Dans tous les cas, pour le moment, le Bureau National de la Sécurité travaille avec le ministère des Affaires étrangères pour son enquête administrative. Nous nous attendions à cela, le Bureau National de la Sécurité doit étudier si ce document devait être confidentiel et à quel régime de confidentialité il devait être soumis. Nous donnons évidemment toutes les réponses aux questions posées par les enquêteurs, et nous ne voulons pas nous prononcer avant les conclusions de cette enquête administrative. »

Rappelons qu’en moins d’un mois, cela fait déjà deux documents diplomatiques qui sont publiés à Prague. Après cette fuite, c’est le président de la République lui-même qui a publié sur son site Internet une retranscription de la vive altercation qu’il a eue avec une délégation du Parlement européen.