Le chômage croissant menace la République tchèque
La République tchèque est entrée dans la nouvelle année avec 540 000 chômeurs, le taux de chômage a donc dépassé 10 % de la population active. D'après les spécialistes, cette tendance se poursuivra aussi dans les mois et mêmes les années à venir.
Bien que les investisseurs ne manquent pas en Tchéquie et que l'on continue à créer de nouveaux emplois, leur nombre est toujours insuffisant. Dans la majorité des cas on demande des travailleurs qualifiés qui ne sont pas toujours disponibles sur le marché du travail. On estime donc qu'en janvier le taux de chômage en Tchéquie pourrait atteindre un niveau record de 10,3 %. Certaines régions de la République souffrent du chômage plus que les autres, il s'agit notamment de la région de Most en Bohême du nord qui comptera, fin janvier, 15 500 chômeurs, soit 24 % de la population active. Par contre la situation est relativement bonne dans la capitale qui offre de nombreux emplois restés parfois vacants en raison de l'insuffisante mobilité de la main-d'oeuvre tchèque.
Le gouvernement ne voit pas la possibilité d'une amélioration dans un proche avenir. Le dernier rapport du ministère du Travail et des Affaires sociales prévoit que la situation ne pourra pas vraiment changer avant 2006. Le nombre de chômeurs continuera donc d'augmenter de plusieurs dizaines de milliers par an. En plus, de nombreuses sociétés importantes, des banques, des sociétés de télécommunications et des mines, envisagent de réduire considérablement leur personnel cette année. Rien que la Société des chemins de fer tchèque licenciera quelque 7000 cheminots.
Le manque de travail est un problème coûteux. L'Etat sera obligé de dépenser de plus en plus d'argent pour les allocations-chômage. Cette année, la réserve budgétaire pour ce genre de prestations sociales se chiffre à 8 milliards de couronnes, soit 260 millions d'euros, ce qui constitue une augmentation de 25% par rapport à l'année dernière. Il faut se préparer aussi à l'afflux de travailleurs étrangers. A partir du 1er mai, au moins une partie des ressortissants de l'Union européenne devraient avoir le droit de travailler en Tchéquie sans permis de travail. Le cabinet tchèque se réserve donc le droit de réintroduire les permis au cas où cela provoquerait une nouvelle augmentation de chômage.