Le ciel leur est tombé sur la tête
L'équipe de République tchèque de football a été battue (0-2) par le Ghana, samedi, à Cologne, à l'occasion de son deuxième match en Coupe du monde. Une contre-performance qui compromet fortement ses chances de qualification pour les huitièmes de finale avant d'affronter l'Italie, jeudi.
Les Tchèques peuvent même remercier leur gardien Petr Cech, qui, par ses arrêts de grande classe en fin de match, a évité à son équipe une humiliation, ne serait-ce qu'au tableau d'affichage. Car si les Ghanéens n'avaient pas manqué un penalty et avaient fait preuve d'un peu plus de réalisme, la République tchèque aurait sans doute subi une des plus lourdes défaites de son histoire. Finalement, ces deux seuls buts encaissés permettent à la Reprezentace de conserver un goal-average positif et une deuxième place provisoirement qualificative au classement, derrière l'Italie, mais toujours devant le Ghana. Un élément consolateur en l'état actuel des choses que soulignait également Karel Poborsky :
« Oui, j'ai eu peur que le score s'alourdisse davantage, car chaque but encaissé ou marqué pourrait être important au moment des décomptes finaux, surtout dans notre groupe très serré. Petr Cech nous a sauvés en plusieurs occasions, ils ont raté un penalty, et heureusement parce que sinon la tragédie aurait pu être encore plus grande. Maintenant, il faudra jouer à 100% et engranger des points contre l'Italie. Ce sera un match à quitte ou double : soit nous poursuivons notre route dans ce Mondial, soit nous rentrons à la maison. »Oublier le Ghana le plus vite possible et se préparer en vue du match couperet contre l'Italie, tel est donc désormais l'objectif des Tchèques. Une tâche qui ne s'annonce toutefois pas facile puisque jeudi prochain, Karel Brückner devra se passer des services en défense de Tomas Ujfalusi, suspendu suite à son expulsion contre le Ghana, ainsi que de ceux en attaque de Vratislav Lokvenc, lui aussi suspendu, et probablement de Jan Koller et Milan Baros, toujours blessés. En outre, certains joueurs semblaient très abattus moralement à l'issue du choc subi contre le Ghana.
« Nous savions que même après avoir battu les Etats-Unis, nous n'avions pas encore la qualification en poche, avouait Pavel Nedved. Contre le Ghana, nous voulions au moins obtenir un résultat nul et prendre un point, c'était le minimum. Nous avions notre destin entre nos mains avant ce match, mais nous n'avons pas su profiter de cette situation avantageuse. Maintenant, je pense que parmi les équipes en course pour la qualification, nous sommes les plus mal placés. Nous n'avons que trois points, nous allons jouer contre l'Italie, la plus forte équipe du groupe qui ne nous fera aucun cadeau, et il va nous manquer quatre joueurs dont nos trois meilleurs attaquants. L'espoir meurt en dernier, nous allons nous battre jusqu'au bout, mais nos chances sont désormais réduites. Je pense qu'il va falloir un miracle pour nous qualifier. »Même si les Tchèques sont passés à côté de leur match, entraîneur et joueurs n'ont toutefois pas manqué de reconnaître la qualité de leur adversaire du jour et de saluer sa performance, à l'image de Petr Cech :
« Avant le tournoi, lorsque j'en avais parlé avec quelques-uns de mes coéquipiers africains à Chelsea, ils m'avaient dit que le Ghana était une des meilleures équipes africaines actuellement, sans doute avec le Cameroun même s'il ne s'est pas qualifié. Aujourd'hui, je pense que le Ghana a démontré tout son potentiel et prouvé qu'il était bien une des meilleures équipes. »Une leçon de fair-play dont certains supporters tchèques réunis à Prague sur la place de la Vieille-Ville pour suivre la rencontre sur écran géant feraient bien de s'inspirer. Au coup de sifflet final, des cris de singe se sont en effet élevés de la foule à la vue de la joie manifestée dans les tribunes par les fans ghanéens. Point final d'un samedi décidément bien sombre pour le football tchèque...