Le Covid a aussi du bon

Photo: Policie ČR
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Criminalité en baisse, meilleure qualité de l’air ou encore plus grande sécurité routière : en République tchèque aussi, chiffres à l’appui, l’épidémie de coronavirus a quelques impacts positifs.

La République tchèque est généralement considérée - et à juste titre - comme un des pays les plus sûrs dans le monde. Il suffit de se promener dans les rues, même les plus sombres des grandes villes, de faire l’expérience pratiquement en toute confiance des transports en commun ou d’un retour à pied chez soi aux heures les plus avancées de la nuit, pour en avoir la confirmation. Dans les journaux, les faits divers ne remplissent d’ailleurs que bien peu de pages.

Photo: Kristýna Maková

La République tchèque figure en bonne position dans les classements établis par les compagnies d’assurance voyages en fonction du niveau de sûreté et de sécurité. Certes, les touristes étrangers se plaignent parfois de l’accueil peu avenant qui leur est réservé dans les commerces et restaurants, de certains vols de pickpockets à Prague notamment ou encore des arnaques des chauffeurs de taxi, mais, dans l’ensemble, pas de quoi fouetter un chat. Dans la dernière liste annuelle établie par l’Institute for Economics & Peace, la République tchèque, où les policiers savent se faire très discrets, figurait également en dixième position parmi les pays les plus paisibles au monde.

Photo illustrative: Steffen Salow/Pixabay,  CC0

Les derniers chiffres ont confirmé un peu plus encore ce constat : avec un peu plus de 165 000 infractions pénales traitées par la police dans l’ensemble du pays, crimes et délits en tous genres ont baissé de 17% en 2020. Des vols sans violence aux meurtres, en passant par les destructions et dégradations volontaires, les cambriolages ou encore les coups et blessures sur personnes : tous les indicateurs apparaissent en phase descendante.

Si le confinement de la population, comme dans beaucoup d’autres pays, empêchant certaine formes de délinquance, a forcément contribué à cette évolution positive, il n’est cependant pas la seule explication, comme l’a confirmé le porte-parole de la Police tchèque, Ondřej Moravčík, lundi, lors de la publication des données annuelles :

Ondřej Moravčík,  photo: Policie ČR

« Les principales raisons de cette baisse sont bien évidemment à chercher dans les mesures de restriction qui ont réduit les déplacements des personnes, les séjours des visiteurs étrangers en République tchèque, mais aussi dans l’amendement du Code pénal qui a augmenté la limite du montant du dommage causé lors d’une infraction. Celle-ci n’est désormais plus qualifiée de délit qu’à partir de 10 000 couronnes (380 euros). »

Bien qu’elle aussi en baisse de 20%, la criminalité financière représente toujours plus de 70% de l’ensemble des délits. Si toutes les régions du pays peuvent se féliciter d’une amélioration, c’est bien évidemment à Prague, dont les rues vides dans le centre historique ont parfois été méconnaissables, que la baisse la plus forte de la criminalité a été enregistrée.

Photo: Barbora Němcová,  Radio Prague Int.

Les périodes de confinement et la forte réduction des déplacements ont également contribué à une nette amélioration de la qualité de l’air respiré par les Tchèques. Mieux même, pour certains critères comme les particules en suspension ou les oxydes d’azote émis par la moitié des véhicules et dont l’impact est néfaste à la fois sur la santé de la population et sur l’environnement, les données obtenues sont les meilleures depuis le début des mesures. Dans la plupart des régions, ces stations de mesure sont pourtant en service depuis les années 1990 ou le début des années 2000.

Photo illustrative: Ondřej Jánoška,  ČRo

Moins de déplacements, moins de trafic sur les routes et dans les airs, moins de pollution, et aussi donc, logiquement, moins d’accidents. L’accidentalité en baisse de 12% en 2020 permet à la République tchèque d’afficher sa plus faible mortalité de ces soixante dernières années.

Attention, néanmoins : si la République tchèque compte de manière générale parmi les pays les plus sûrs au monde, cette affirmation n’est pas valable pour la sécurité routière. Malgré l’amélioration d’ensemble de la situation observée ces vingt-cinq dernières années, la République tchèque, à l’échelle de l’Union européenne, ne figurait en 2019 qu’à la 17e place au classement des victimes d’accidents avec 58 décès par million d’habitants, alors que la moyenne des Vingt-sept s’établissait à 51.