Le discours de Vaclav Havel, le 28 octobre, au Château de Prague
La République tchèque a-t-elle su s'acquitter envers son passé ? C'est à cette question que Vaclav Havel a cherché à donner une réponse dans son intervention, dimanche soir, au Château de Prague, à l'occasion de la fête nationale. Alena Gebertova.
Vaclav Havel est hospitalisé depuis mardi dernier, suite à une bronchite. Il a quitté l'hôpital, juste le temps de remettre les hautes distinctions d'Etat lors d'une cérémonie solennelle au Château de Prague, à l'occasion de la fête nationale, et d'y prononcer un discours. S'il a parcouru la salle Vladislas d'un pas encore légèrement hésitant, sa voix a été ferme devant le micro, ses paroles étant attentivement suivies par une salle archi-comble et les téléspectateurs devant leur petit écran. Et Vaclav Havel a prouvé, une fois de plus, qu'il n'aime pas tenir des discours « officiels » banals. Qu'il reste fidèle à lui-même, ne perdant rien de son esprit critique et de son regard décapant. Les crimes du totalitarisme n'ont pas été suffisamment punis et poursuivis, l'Etat ne manifeste pas assez de respect pour ses héros. Ce qui est plus dangereux encore, c'est la manière de penser communiste qui persiste toujours. Voilà l'idée principale que l'on peut trouver dans l'intervention du Président tchèque. Vaclav Havel est allé plus loin encore en faisant certains parallèles entre les stéréotypes de la pensée chez certaines personnes, aujourd'hui, et les commmunistes.