Le discours présidentiel du Nouvel An et ses répercussions
Un court bilan de l'année écoulée, quelques jugements sur la politique et l'économie tchèques, des appels à l'épuration et à l'affinement de la vie publique - tels ont été les thèmes principaux du traditionnel discours du Jour de l'An prononcé par le Président tchèque Vaclav Klaus.
Selon le Président, bien que le taux de chômage n'ait pas augmenté en 2004, il reste trop élevé, notamment dans certaines régions. Par contre, la hausse des prix s'est accélérée un peu et cette tendance néfaste ne doit pas se poursuivre dans l'avenir. Et Vaclav Klaus de déplorer que malgré les promesses répétées des hommes politiques, les finances publiques nécessitent toujours une remise en ordre, et la préparation des réformes de la Santé et du système des retraites n'a pas progressé. Le débat politique dans notre pays devient, selon le chef de l'Etat, de plus en plus brutal et superficiel, et les tentatives de discréditer les adversaires politiques sont de plus en plus nombreuses.
Vaclav Klaus a consacré quelques phrases aussi à notre adhésion à l'Union européenne: "Comme nous nous sommes préparés longtemps à ce pas, le 1er mai, jour de notre entrée dans l'Union, n'a finalement pas été un tournant visible dans nos vies. Les changements en cours, qui ne sont pas négligeables, ont été et sont continus. Parfois nous ne les percevons même pas, mais nous devrions nous en rendre compte, car ils nous touchent."
Le Président a souligné aussi l'importance du respect de la famille, des enfants et de la vieillesse. Il a exhorté les hommes politiques au courage, à la responsabilité ainsi qu'à une certaine humilité par respect pour ceux qui les ont élu dans leurs fonctions.Les réactions à ce discours ont été assez diverses. Tandis que dans les milieux politiques elles ont été souvent positives, la presse s'est montrée beaucoup plus critique. Les chefs des principaux partis politiques, Miroslav Kalousek du parti chrétien démocrate(KDU-CSL), Mirek Topolanek du Parti civique démocrate (ODS) et même Miroslav Grebenicek du Parti communiste, ont qualifié le discours d'équilibré et de correct. Le premier ministre et chef de la social-démocratie, Stanislav Gross, a souligné à propos des réformes souhaitées par le Président, que de tels changements essentiels ne peuvent être réalisés du jour au lendemain sans retombées négatives sur la population. La presse, elle, analyse le discours avec moins d'indulgence. Certains commentateurs lui reprochent le manque d'idées et de visions nouvelles et le passage peu enthousiaste que le Président a consacré à l'adhésion du pays à l'Union européenne. D'autres rappellent à Vaclav Klaus que lui-même, dans ses fonctions précédentes, en tant que ministre des Finances et Premier ministre, a contribué à préparer la situation qu'il critique aujourd'hui.