Le FMI presse la République tchèque de procéder à des réformes

L'instabilité politique dans laquelle est plongée la République tchèque depuis désormais près de six mois pourrait avoir des conséquences néfastes sur la situation économique du pays et freiner sa croissance. Telle est la principale conclusion qui ressort du rapport de la dernière mission du Fonds Monétaire International (FMI) en République tchèque.

Photo : Stepanka Budkova
Les experts du FMI mettent en garde les responsables politiques : l'économie tchèque affiche certes pour l'instant d'excellents résultats, mais elle pourrait très vite pâtir du continuel report des réformes sociales et des finances publiques. Le principal point noir réside dans le fait qu'au lieu de profiter de la forte croissance économique actuelle, avec un taux de 6 % en 2006, et de se réduire, le déficit des finances publiques continue de se creuser. Ainsi, le ministère des Finances a annoncé que le déficit des administrations publiques devrait représenter 4 % du produit intérieur brut (PIB) cette année et 4,2 % en 2007. Un problème que les économistes tchèques évoquent depuis un certain temps déjà. « La République tchèque n'a pas réformé ses finances publiques pendant la période où sa croissance économique était et reste la plus rapide, explique ainsi Petr Dufek, analyste de la Banque Commerciale Tchéco-slovaque (CSOB). L'adoption de la réforme en sera d'autant plus problématique dans les années à venir lorsque la croissance sera plus lente et que le prélèvement des impôts sera par conséquent également plus lent. »

C'est d'ailleurs en tenant compte de l'état de ces finances, le déficit public ne devant pas dépasser 3 % du PIB, que le gouvernement et la Banque de République tchèque ont récemment décidé de repousser à une date ultérieure l'adoption de l'Euro, initialement prévue en 2010. Si les analystes estiment l'adoption de la monnaie unique possible en 2012, ils précisent toutefois que la mise en place de réformes est indispensable pour cela.

Outre celle des finances publiques, une réforme des dépenses sociales, et notamment des systèmes de retraite et de santé, est également nécessaire. Ces mesures restent toutefois impopulaires auprès de l'électorat. Le prochain gouvernement, quelle que soit sa composition, risque donc de les remettre à plus tard en attendant l'organisation de nouvelles élections législatives, probablement en 2009.