Le gouvernement assouplit sa politique vis-à-vis des consommateurs de drogues douces

Le cabinet tchèque a adopté un projet d’amendement sur les drogues d’origine végétale, lundi, et a décidé quelles plantes figureront dorénavant dans la catégorie des stupéfiants. Le projet définit également les limites de poids et de quantité de substances actives au-delà desquelles la détention de ces drogues sera considérée comme un délit pénal.

L’amendement entrera en vigueur à partir du 1er janvier prochain. Parmi les plantes figurant dans la catégorie des stupéfiants figurent par exemple le cannabis, la coca, les espèces de cactus contenant de la mescaline ainsi que les psilocybes, une espèce de champignons hallucinogènes. La ministre de la Justice, Daniela Kovářová, précise les limites pénales de détention de ces drogues:

Daniela Kovářová et Jan Fischer,  photo: CTK
«En ce qui concerne les champignons, à partir du 1er janvier, leur quantité ne devra pas dépasser 40 pièces. Quant aux plantes, il ne faudra pas que leur nombre soit supérieur à cinq.»

Tout cela signifie que les drogues en République tchèque seront désormais classées selon leur degré de nocivité, et que les détenteurs de drogues d’origine végétale seront jugés moins sévèrement que jusqu’à présent. Jakub Frydrych de la Centrale nationale antidrogue souligne cependant que le gouvernement se doit surtout de définir les limites de substances actives dans les plantes et rappelle que le projet ne déculpabilise pas entièrement les consommateurs des drogues dites douces :

«Cette limite, qui définit la quantité de drogue, nous indique seulement à partir de quelle quantité la possession sera obligatoirement qualifiée de délit pénal et, inversement, quelle quantité ne sera considérée que comme une contravention. Cela signifie que la détention de n’importe quelle quantité de substances interdites par la loi est toujours illégale, et cet amendement n’y change rien.»

Le psychologue Ivan Douda, de la fondation Drop in, estime, lui, cependant, qu’il est inutile de considérer comme contravention même la possession d’une petite quantité de drogue. Il pense aussi que les saisies de quantités plus importantes de stupéfiants devraient être examinées au cas par cas:

«Cela veut dire qu’il faut savoir pour quelles raisons une personne possède telle ou telle quantité ou pour quelles raisons ces plantes ou ces champignons sont cultivés, parce qu’il y aussi la possibilité de cultiver le cannabis à des fins médicales ou techniques. Il faut donc se réserver un espace pour l’examen de chaque cas individuel. C’est ce qui devrait être prioritaire, au lieu de dire si c’est beaucoup ou peu.»

Dans quinze jours, le cabinet Jan Fischer se penchera également sur la problématique des stupéfiants synthétiques.