Le gouvernement consent à l'achat d'avions de chasse
C'est à l'unanimité que le gouvernement social-démocrate de Milos Zeman a, ce lundi, ratifié les termes du contrat pour l'achat de vingt-quatre avions de chasse Jas-39 Gripen. Précisions avec Guillaume Narguet sur des accords tournant autour de deux milliards d'euros.
C'est en mars 1997, que le gouvernement, alors toujours en place de Vaclav Klaus, décidait de moderniser les forces aériennes de l'armée tchèque en remplaçant les avions russes, alors utilisés.
Depuis, d'appels en études d'offres, de procédures de sélection, jusqu'au retrait de certains consortiums pour manque de transparence dans les négociations, la route qui aura mené le gouvernement tchèque au pas décisif pour l'achat de vingt-quatre avions de chasse, des plus évolués sur le plan technologique, notamment pour les systèmes numériques, aura été parsemée de nombreuses embûches.
Mais qu'importe, aujourd'hui, semble-t-il, puisqu'en octobre 2004, l'armée tchèque devrait se voir fournir, par le consortium britanno-suédois BAE Systems/SAAB, ses deux premiers avions. La collection devrait être définitivement complétée en septembre 2007. Tout cela pour un budget total d'environ deux milliards d'euros, armement des avions inclus.
Si une partie de l'opposition, emmenée par l'inévitable Vaclav Klaus, grince des dents quant à l'utilité d'un tel investissement, le Premier ministre, Milos Zeman, lui, fait part de son sens de la repartie coutumière en notant que chaque gouvernement intellectuellement responsable de ses actes se doit, entre autres, d'assurer la sécurité de son territoire, y compris de son espace aérien. Il ajoute que la question de savoir si la République tchèque a besoin de ces avions de chasse, que possèdent, en dehors de l'Islande et du Luxembourg, tous les pays membres de l'OTAN, est aussi pertinente que la question sur le besoin d'une armée et l'équipement de celle-ci.
Selon le ministre des Finances, Jiri Rusnok, pour le paiement des avions, le gouvernement se servira des revenus provenant de la privatisation du Telecom . Une clause du contrat prévoit, aussi, un investissement en retour du fabricant et fournisseur des avions, BAE/SAAB, dans l'économie tchèque, à une hauteur de 150% du montant de la commande qui, rappelons-le, s'élève à environ deux milliards d'euros.
Enfin, la même société se serait engagée à aider dans la vente de trente-six avions tchèques L-159 que l'armée vient, certes, d'acheter à la société AERO, mais dont elle n'a maintenant plus besoin... Mais c'est une autre affaire déjà.