Le gouvernement tchèque un peu moins d'un an avant les législatives
Un peu moins d'un an avant les élections législatives en République tchèque, au mois de juin 2006, le Premier ministre Jiri Paroubek a déclaré qu'il pourrait être le leader de la social-démocratie qui fera tout pour remporter ces élections. Néanmoins, il ne sera pas candidat dans la capitale, et préférerait se présenter à Usti nad Labem, le chef-lieu de la Bohême du nord. A Prague, Jiri Paroubek voit un tout autre homme, le vice-ministre pour l'Economie, Martin Jahn, qui n'est pourtant pas membre du Parti social-démocrate :
L'ODS, c'est le Parti civique démocrate, la principale force de l'opposition, dont le leader, Mirek Topolanek, souhaite justement se présenter à Prague. Les législatives et la victoire des sociaux-démocrates reste le principal objectif du Premier ministre. Son ministre des Finances, Bohuslav Sobotka, vient de proposer un peu plus d'argent aux différents ministères pour l'année prochaine. Le budget de l'Etat devrait pourtant rester déficitaire, mais le ministre a trouvé dans les 30 millions d'euros de plus. Ces moyens financiers devraient être consacrés à la hausse des salaires des enseignants, qui la réclament depuis longtemps, à la hausse des salaires des juges et des fonctionnaires, et à la hausse des retraites. Cette décision, qui doit être adoptée par le gouvernement ce mercredi, est critiquée par l'opposition. Tout d'abord, elle avance que l'Union européenne demande à ce que les moyens financiers apparaissant sous la forme de revenus supplémentaires dans le budget de l'Etat (c'est le cas puisqu'il s'agit d'une augmentation des recettes fiscales) soient utilisés pour combler un éventuel déficit (c'est aussi le cas, car le buget est déficitaire et le restera l'année prochaine). L'un des leaders de l'ODS, Vlastimil Tlusty, affirme que cette augmentation des revenus de l'Etat n'est qu'une supercherie et que le ministre des Finances jongle avec les chiffres. Selon David Marek, expert financier de la société Patria Finance, les calculs du ministre sont réalistes. Pourtant, toujours selon lui, l'élaboration du budget de l'Etat devrait commencer par le calcul des revenus et ensuite des dépenses. Aujourd'hui, le gouvernement fait le contraire... Peut-être, remarquent certains commentateurs, mais il faut bien attirer l'électeur, dans la perspective des législatives, après lesquelles la social-démocratie pourrait bien se retrouver dans l'opposition, selon les récents sondages. Et quelles sont les priorités du Premier ministre, Jiri Paroubek pour les prochains neuf mois ? Par exemple, l'adoption d'une nouvelle loi sur les travaux de construction, de la loi sur les commandes publiques ou de celle sur l'expropriation dans l'intérêt public. Des lois qui devraient entraîner des investissements dans l'industrie du bâtiment et soutenir le développement économique. Le chef du gouvernement ne pense pas changer la direction de ses ministères.