Le nouveau film de Bohdan Sláma bientôt sur écrans français ?
Le dernier film d’un des réalisateurs tchèques les plus intéressants de sa génération, Bohdan Sláma, vient de sortir sur les écrans tchèques. Cet opus s’intitule « Venkovský učitel », soit « L’instituteur de campagne »
Les Cassandre ont beau souvent déplorer la décrépitude du cinéma tchèque contemporain surtout par rapport à l’âge d’or des années 60, il existe tout de même quelques auteurs qui valent un petit détour. Preuve en est peut-être, l’intérêt qu’il peut susciter hors frontières. Bohdan Sláma n’en est pas à son premier film, et il s’est déjà fait remarquer à l’étranger, et en France par exemple, où son avant-dernier long métrage « Štěstí » avait été diffusé en salles sous le titre de « Something Like Happiness ». Un intérêt qui explique sans doute que « L’instituteur de campagne » soit une co-production franco-tchéco-germanique. Une fois de plus, ce sont les relations humaines et leurs méandres qui intéressent Sláma. D’ailleurs, plus d’un commentateur dans la presse tchèque fait remarquer que le film peut être considéré comme le troisième volet d’une trilogie, une variation sur un même thème qui habite Sláma. Tous ses films ont également en commun d’approcher les personnages et l’histoire d’une façon très naturaliste. Pour incarner ce jeune instituteur qui quitte une situation confortable dans un établissement pragois pour venir enseigner les sciences naturelles dans une école de campagne, Sláma a choisi une fois de plus Pavel Liška. Pavel Liška, un des acteurs tchèques actuels les plus demandés, qui explique que ce nouveau rôle a été un vrai défi pour lui :« Dans les rôles précédents des Abeilles sauvages et Something Like Happiness, je jouais des choses qui ne m’étaient pas étrangères, que j’avais pu vivre et éprouver. Dans ce film, j’ai dû aller chercher ailleurs parce qu’il traite de choses que je ne connais pas. »
Car c’est un triangle amoureux pas ordinaire que nous donne à voir Sláma qui y aborde le thème de l’homosexualité, un sujet peu courant dans le cinéma tchèque :
« C’est une histoire inventée, celle d’une femme qui tombe amoureuse d’un homme qui tombe amoureux de son fils à elle. On retrouve cette chaîne d’amours déçues. Mais bien entendu, toutes les relations dans ce film restent le reflet d’une certaine réalité. »Alors « L’instituteur de campagne » sera-t-il bientôt projeté hors République tchèque ? D’après le producteur tchèque, Petr Oukropec, la première projection internationale va dépendre d’une chose : savoir si le film sera choisi pour être présenté à Cannes cette année. Une copie sous-titrée est déjà à Paris, et il faudra attendre la mi-avril pour être fixé.