Le nouveau film de Jan Sverak sort sur les écrans

Le Monde en bleu

Le film le plus cher dans l'histoire du cinéma tchèque, Le monde en bleu foncé, sort dès ce mercredi sur les écrans. Alena Gebertova, qui l'a vu en avant-première, pour plus d'informations.

Le Monde en bleu
La première du Monde en bleu foncé du jeune réalisateur, Jan Sverak, est perçue dans le pays comme un grand événement cinématographique. Pour plusieurs raisons. D'abord, il s'agit du projet le plus grandiose et le plus coûteux qui ait été réalisé dans le pays. Les préparatifs ont duré cinq ans. Jan Sverak est le cinéaste qui, dans les années quatre-vingt-dix, a essuyé de très grands succès, tant auprès du public tchèque que sur la scène internationale. Il a à son compte une nomination à l'Oscar estudiantin, une nomination aux Oscars et l'Oscar du meilleur film étranger pour le film Kolya, en 1996. C'est aussi le sujet du Monde en bleu foncé qui peut plaire aux spectateurs tchèques : l'histoire des pilotes tchécoslovaques, pendant la Seconde Guerre mondiale, en Grande-Bretagne. Un sujet entièrement tabou sous le communisme.

C'est la vie elle-même qui a écrit l'histoire du film. Elle commence en 1950. Le protagoniste du film, Frantisek Slama, se trouve dans la prison de Mirov, une prison communiste des plus austères. C'est dans les prisons, effectivement, qu'a fini la plupart des pilotes tchécoslovaques, aux services de l'Aviation royale britannique, qui ont survécu aux combats de la guerre. Ils ont été qualifiés d'ennemis du peuple... En rétrospective, le film raconte les moments importants des années précédentes de la vie de Frantisek et de quelques-uns de ses compagnons : l'occupation de la Tchécoslovaquie, la décision de quitter le pays prise sans le brin d'hésitation, les débuts difficiles dans un milieu étranger, les combats dans lesquels ils plongent à corps perdu. Le film est pimenté, bien sûr - superproductions obligent - d'une grande histoire d'amour.

Le scénario du Monde en bleu foncé a été écrit par Zdenek Sverak, père du réalisateur. A l'instar des précédents films du tandem célèbre, le film a tout pour faire pleurer et pour faire rire les spectateurs, tellement l'émotion et l'humour s'y marient. Ils peuvent également admirer les scènes de combat ingénieusement tournées, jamais vues dans un film tchèque.

Les performances des comédiens sont remarquables, en tête avec le populaire comédien tchèque, Ondrej Vetchy, dans le rôle principal. Un grand rôle revient dans le film à la musique. Jan Sverak dit à ce propos :

« La musique est à même d'exprimer ce que, parfois, le dialogue et l'image n'arrivent pas à faire. Dans le film on peut entendre la chanson Le monde en bleu de Jaroslav Jezek qui était un compositeur génial. La chanson exprime la déception, l'amertume, la conciliation. »

Le film Le Monde en bleu n'a pas été sélectionné pour le festival de Cannes de cette année. Ses créateurs espèrent tout de même le présenter en septembre prochain au festival de Venise.