Le Paradis de Bohême est devenu le 25e géoparc européen
Aujourd'hui, nous nous rendrons à 90 kilomètres au nord-est de Prague, à la découverte de la région au nom poétique de Cesky Raj - le Paradis de Bohême. Ce nom a été inventé vers 1870 par des écrivains et patriotes tchèques, enchantés par les beautés de la région découvertes lors de leurs séjours dans la ville d'eau de Sedmihorky. Le Paradis de Bohême vient d'être classé par l'UNESCO au nombre des 25 géoparcs européens. Dans les nouveaux pays de l'UE, il est le premier à avoir répondu aux critères requis pour prétendre au statut de géosite.
« La première activité volcanique, il y a environ 280 millions d'années, a donné à la région les pierres précieuses qui font sa réputation : olivines, agates, jaspes, améthystes, citrines, cristaux et grenades qui ont attiré l'attention de l'homme et qui ornent jusqu'à aujourd'hui les collections d'art et les bijoux fabriqués dans la région. »
Revenons à l'inscription du Paradis de Bohême au réseau de géoparcs européens. Quel a été son processus, selon quels critères celui-ci s'est-il effectué ? On écoute le géologue du musée de Turnov :
« Tout d'abord, la République tchèque a présenté une demande d'inscription sur la liste du patrimoine culturel mondial. Durant la procédure, qui est relativement longue et exigeante, l'inspecteur de l'UNESCO a recommandé de réévaluer la candidature au profit d'une nouvelle catégorie de géosites ayant pour but de conserver le patrimoine géologique. L'idée de créer les géoparcs a vu le jour en 2001, à l'initiative de quatre parcs européens : la Réserve Géologique de Haute-Provence en France, la Forêt pétrifiée de l'île de Lesbos en Grèce, le parc européen de Vulkaneifel en Allemagne et le parc culturel du Maestrazgo en Espagne. La candidature tchèque a été examinée lors de la première session de l'UNESCO sur les géoparcs, en 2004, en Chine. Pour ce qui est des critères, le géoparc est un territoire sur lequel se trouve plus d'un objet de valeur géologique européenne ou mondiale. Or, il ne s'agit pas que de géologie, mais de l'utilisation de ces parcs pour l'éducation du grand public, pour le développement du géotourisme et en même temps comme instrument du développement durable. Car le premier objectif des géoparcs européens est la conservation du patrimoine géologique pour les générations futures. Le géoparc de Cesky raj répond parfaitement à ces objectifs. S'étendant sur une superficie de presque 700 km2, il peut offrir non seulement des curiosités géologiques, minéralogiques, paléontologiques, mais aussi archéologiques. Un des grands avantages de Cesky raj, c'est que sur une surface relativement restreinte et concentrée, il y a une accumulation de phénomènes géologiques qui illustrent l'évolution du massif de Bohême. Tous ces phénomènes ont contribué à ce que la nouvelle institution appelée le géoparc puisse se développer ici. La candidature a été acceptée, et le 5 octobre dernier, le Paradis de Bohême a été inscrit au réseau des 25 géoparcs européens de l'UNESCO. »