Le partenariat pour les homosexuels n'a pas été adopté par les députés
Déception pour beaucoup de gays et lesbiennes tchèques : la loi sur le partenariat civil n'a pas été adoptée par les députés, vendredi dernier. Il s'en est pourtant fallu de peu, puisqu'à une voix près, cette loi aurait pu permettre aux homosexuels de conclure un « partenariat enregistré » - registrovane partnerstvi en tchèque.
Il aurait fallu 83 votes favorables pour que cette loi soit enfin adoptée vendredi, mais seulement 82 des 165 députés présents à la Chambre basse ont soutenu le texte. Tana Fischerova, député unioniste (US-DEU) à l'origine de cette nouvelle proposition, ne cache pas sa déception :
« Parce que la loi, je le répète, est assez précise et qu'elle permet entre autres d'obtenir des informations sur l'état de santé de son partenaire ou d'hériter comme un héritier en ligne directe ». « Je suis triste, a encore rajouté Tana Fischerova, à l'issue de ce vote, je croyais et espérais que cette fois ça passerait. »
Les 21 députés du parti chrétien-démocrate (KDU-CSL, membre de l'actuelle coalition gouvernementale) présents ont voté contre cette loi, ainsi que 31 membres du Parti civique-démocrate (ODS, opposition de droite).Juste avant ce vote, l'un des députés chrétiens-démocrates, Jiri Karas, critiquait vivement la proposition de loi :
« Ce projet de loi est, selon moi, non seulement inutile mais également mauvais. Je vais sans l'ombre d'un doute voter contre, cela n'a pas de sens »
Faire passer une loi, surtout lorsqu'il s'agit de sujets aussi conflictuels, n'est pas une sinécure dans cette assemblée où la coalition gouvernementale ne dispose que d'une faible majorité. Ce partenariat, dont on parle depuis déjà quelques temps, aurait pu cette fois être adopté, si deux députés dont le ministre de la Culture Pavel Dostal, malades, avait été présents ce jour-là.
Pour Martin Strachon, de la Ligue des gays et lesbiennes (GLL), la déception est d'autant plus grande, que l'actuelle configuration de la Chambre des députés était la meilleure possible :
« Cela nous a vraiment déçu. Deux députés qui soutenaient la loi étaient malades, le jour du vote, et il n'a manqué qu'une seule voix... Mais nous ne nous avouons pas vaincus et allons nous remettre au travail pour qu'une nouvelle proposition soit votée au Parlement. C'est la première fois dans l'histoire que la composition de la Chambre basse nous laisse entrevoir une chance de succès, alors qu'une victoire des conservateurs de l'ODS, aux prochaines élections législatives, diminuerait la probabilité de faire passer une loi sur le partenariat enregistré. »