Le Parti civique démocrate a dix ans
Des mesures d'austérité, l'éclatement de la Tchécoslovaquie, la montée et la chute de la réforme économique, des scandales, la signature de l'accord d'opposition, voici les tournants les plus importants dans l'histoire du Parti civique démocrate, ODS, qui fête son dixième anniversaire cette année. Voici quelques moments clé de sa vie par Astrid Hofmanova.
Dirigé depuis sa fondation par Vaclav Klaus, un homme politique charismatique mais considéré aussi comme l'un des plus arrogants, ce parti de droite dominait la scène politique tchèque pendant six ans, de 1991 à 1997. Peu de temps après sa fondation, l'ODS compte déjà 17 000 membres et sa popularité ne cesse d'augmenter; elle atteint son sommet en 1993 lorsque son chef Vaclav Klaus, Premier ministre à l'époque, et son homologue slovaque, Vladimir Meciar, réussissent un divorce à l'amiable de l'Etat commun. Puis arrive la période de stagnation pendant laquelle le parti doit affronter une série de scandales financiers, dont le résultat est sa victoire à la Pyrrhus aux législatives de 1996, où la coalition de droite perd la majorité au Parlement. Suit une série de querelles en son sein, la récession économique et les dits paquets de mesures d'austérité en vue de solutionner des problèmes économiques. La crise culmine en automne 97, où l'on démasque les sponsors secrets du parti, la coalition éclate et l'ODS se scinde en deux. Les « dissidents » du parti forment un nouveau parti - l'Union de la liberté. Le 30 novembre 1997, le gouvernement Klaus présente sa démission. Un an plus tard, au lendemain des législatives anticipées, l'ODS signe un contrat d'opposition avec la social-démocratie, vainqueur des élections. Cette «patente de tolérance» devrait rester en vigueur jusqu'aux législatives de 2002.
Le politologue Bohumil Dolezal voit les raisons de la chute du Parti civique démocrate dans sa politique qui a été concentrée exclusivement sur son succès, ces traits prédominants étant le populisme et le cynisme.