Le Parti des Verts tchèque se désagrège

Dana Kuchtová, Věra Jakubková, Martin Čáslavka et Olga Zubová, photo: CTK

Le Parti des Verts tchèque traverse une période périlleuse. La récente décision du Conseil national du Parti d’exclure quatre membres récalcitrants a déclanché une violente réaction et a fait resurgir avec force de profonds antagonismes divisant cette formation de la coalition gouvernementale tchèque.

Dana Kuchtová,  Věra Jakubková,  Martin Čáslavka et Olga Zubová,  photo: CTK
Parmi les quatre exclus il y a deux députées du Parti des Verts, Olga Zubová et Věra Jakubková, qui avaient déjà quitté le groupe des Verts dans la Chambre et n’avaient pas toujours voté en accord avec les consignes du Parti. L’exclusion a frappé également Dana Kuchtová, ancienne ministre de l’Education et fondatrice d’une fraction au sein du parti des Verts. Les exclus se considèrent victimes d’une mesure arbitraire. Selon Dana Kuchtová, c’est une tentative de liquider toute opposition parmi les Verts tchèques :

«Nous avons très vivement discuté les raisons qui ont amené la Commission de contrôle et puis le Conseil national à prendre la décision de nous exclure. Et je crois que nous avons démontré clairement que ces raisons étaient tout à fait, disons, futiles et injustes. Malgré cela le Conseil national a pris cette décision nous concernant sans tenir compte de nos opinions.»

Le chef du Parti des Verts Martin Bursík, ministre de l’Environnement dans le cabinet en place, souligne cependant que l’exclusion n’était que l’aboutissement d’un processus tout à fait démocratique:

«Ce n’était pas moi mais le conseil national du Parti des verts qui a pris cette décision. C’était donc une décision collective d’une vingtaine de membres du Conseil national, décision qui a été tout à fait libre parce que le vote était secret et donc le plus démocratique possible. Avant cette décision nous avons épuisé toutes les possibilités d’arrêter le processus de destruction et d’anarchie dans le Parti car il s’agissait des personnes qui ont refusé de respecter les résultats du congrès et la direction du parti qui détient le mandat politique.»

Martin Bursík,  photo: Štěpánka Budková
Les rebelles ayant fondé une fraction reprochent aux chefs du Parti des Verts tchèque de ne pas tenir ses promesses électorales et de faire trop de concessions pour pouvoir rester dans le cabinet Topolánek. D’après eux, le Parti des Verts s’éloigne de ses objectifs environnementaux, une trahison vis-à-vis des électeurs qui lui ont donné leurs voix.

En ce moment le Parti des Verts tchèque compte quelque 2 500 adhérents mais l’exclusion des rebelles a déclanché une vague de départs de leurs sympathisants. Ils ont tout de suite fondé une nouvelle formation qu’ils ont appelée le Parti des Verts démocratique. Selon le délégué de son comité préparatoire Jan Vondrouš, la nouvelle formation qui vient d’être enregistrée au ministère de l’Intérieur, envisage de se présenter aux prochaines élections au Parlement européen. Pour son enregistrement il fallait réunir un millier de signatures ce qui démontre que ce nouveau-né n’est pas un rival négligeable du Parti des Verts de Martin Bursík. La rivalité entre ces deux formations écologiques risque d’en détourner les électeurs potentiels et de leur nuire considérablement lors des prochaines législatives.