Les Verts tchèques, un parti divisé entre la droite et la gauche
Avec six sièges, le Parti des Verts arrive en dernière position parmi les formations politiques représentées à la Chambre des députés. Mais dans certaines circonstances, son rôle pourrait être important sinon décisif.
« Nous sommes prêts à entrer dans la coalition gouvernementale si nous y trouvons une place pour nous et si nous pouvons imposer une partie de nos priorités, mais nous sommes prêts également à jouer le rôle d'une ferme opposition. Nous jouissons donc d'une grande liberté. »
Cette liberté risque cependant d'être assez limitée du fait de l'impasse politique sur laquelle ont débouché ces élections. Si le Parti des Verts veut jouer un rôle actif dans la politique tchèque, il sera sans doute contraint à de nombreux compromis et risque de perdre son visage. Le leader du parti dans la région de Liberec, en Bohême du Nord, Petr Pavek, en est conscient :
« Vous savez, la politique est une affaire de compromis, parce que dans un système démocratique il n'y pas de vainqueur absolu. Nous sommes certainement capables d'accepter certains compromis, mais il y a des thèmes sur lesquels nous n'aimerions pas céder. »
Quels seront ces thèmes? S'agira-t-il de la protection de l'environnement, de la réforme des transports ou d'autres promesses dont les Verts ont fait les piliers de leur campagne électorale ? On n'en saura probablement rien de précis avant la fin de cette semaine. Dana Kuchtova, vice-présidente du parti :« Le Parti des Verts et sa présidence doivent évidemment réagir à la situation post-électorale, préparer une stratégie et définir les éventualités de notre attitude. Nous attendons maintenant une invitation aux pourparlers de la part du chef du Parti civique démocrate, ODS, Mirek Topolanek. Nous avons également préparé plusieurs variantes de notre tactique que nous allons présenter au conseil républicain du Parti des Verts qui se réunira le 10 juin. »
Juste avant les élections, la cohésion du Parti des Verts a été ébranlée par un manifeste lancé par une fraction de gauche dont les membres estiment que les Verts sont des alliés naturels de la social-démocratie. Les signataires du manifeste ont été rayés de la liste des candidats. Parmi eux il y avait notamment Eva Holubova, numéro deux sur la liste des candidats en Moravie. Rayée de la liste, elle n'en reste pas moins présidente du conseil républicain des Verts, organe qui réunit les délégués de toutes les régions du pays. Les délibérations du conseil, ce samedi, risquent donc d'être très houleuses.