Martin Bursík a battu ses adversaires au sein du Parti des Verts tchèques

Martin Bursík, foto: ČTK

Le Congrès du Parti des Verts, qui a eu lieu ce week-end dans la ville de Teplice, a apporté la victoire aux membres de cette formation regroupés autour de Martin Bursík qui a été reconduit au poste de président. Le congrès a démontré en même temps les antagonismes profonds qui divisent les Verts tchèques.

Martin Bursík,  photo: CTK
«Victoire», dit Martin Bursík que le congrès a renforcé dans ses positions. « Manipulation », répliquent ses critiques au sein du parti, qui pour manifester leur désaccord avec les méthodes utilisées par le chef et ses proches collaborateurs, ont quitté le congrès avant la fin. Toujours est-il que Martin Bursík à été réélu par une très confortable majorité de 227 voix (65 %), tandis que sa principale rivale Dana Kuchtová n’en a obtenu que 109. Les proches collaborateurs de Bursík ont été élus à la présidence du parti et il a considérablement renforcé sa position dans le Conseil national, organe du Parti qui se montrait jusqu’à présent assez réticent vis-à-vis de sa politique. Et Martin Bursik de se féliciter d’avoir mis fin à une certaine bipolarité du Parti des Verts et de lancer aux électeurs un message clair sur sa future orientation. Juste après l’élection il a tenté de ressouder le parti divisé :

«Permettez-moi d’appeler ceux parmi vous qui n’ont pas voté pour moi à avoir la gentillesse de respecter les décisions du congrès souverain et aussi à tâcher de m’aider et d’aider tout notre parti à aller de l’avant.»

Dana Kuchtová,  photo: CTK
L’opposition dans le parti reproche cependant à Martin Bursík de renoncer progressivement aux grands thèmes environnementalistes qui sont la raison d’être de leur formation, pour se rapprocher de la politique de droite du Parti civique démocrate (ODS). C`est avec l’ODS, formation principale de la coalition au pouvoir, que les Verts partagent les responsabilités gouvernementales. La principale vaincue de ce congrès, Dana Kuchtová, n’entend cependant pas se résigner à une telle situation:

«Puisque nous n’avons pas été admis dans la présidence du parti, il sera nécessaire que l’opposition prenne une forme institutionnalisée. Cela concerne quelque 40 % des membres du parti des Verts. Nous allons créer très probablement une structure d’opposition. En ce moment, nous n’avons pas encore de telle structure. Ce qui est important ce sont les prochaines élections. Il faut que nous y réussissions malgré le déroulement de ce congrès.»

Bien que Martin Bursík n’ait pas eu assez de force pour imposer au congrès le changement des statuts du Parti des Verts, il a réussi à éliminer ses adversaires dans le Conseil national du parti. Les méthodes qu’il a utilisées ont provoqué la colère de ses critiques dont la députée Věra Jakubková:

«Ici les accords ne sont pas respectés. Bien qu’ils aient été faits publiquement et en haute voix, ils ont été violés presque aussitôt. Malheureusement le congrès dans son ensemble s’est déroulé dans une atmosphère très désagréable. C’est une suite de manipulations et de tricheries. J’en suis dégoûtée.»

Photo: CTK
A noter dans ce contexte que la députée Věra Jakubková et sa collègue Olga Zubová pourront compliquer considérablement la situation dans le groupe parlementaire du Parti. Les voix de ces deux femmes récalcitrantes pourront être extrêmement importantes à la Chambre où la coalition ne dispose que d’une majorité très serrée.

A l’issue de ce congrès, le Parti des Verts est-il donc plus consolidé comme l’affirme Martin Bursík ou encore plus divisé comme disent ses adversaires? Ce n’est qu’après les prochaines élections communales et sénatoriales que nous verrons si l’opposition au sein du Parti des Verts a été maîtrisée où si sa défaite mènera plutôt à sa radicalisation.