Le Président Klaus vivement critiqué au Parlement européen pour sa campagne contre la Constitution

Le Président Klaus, photo: CTK
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Le chef de l'Etat, Vaclav Klaus, a fait l'objet de vives critiques dans l'enceinte du Parlement européen. La campagne qu'il mène déjà depuis quelques temps contre la Constitution européenne en irrite plus d'un, à Bruxelles et Strasbourg.

Le Président Klaus,  photo: CTK
« Selon Bruxelles, Klaus nuit à la République tchèque » : c'est ce qu'on pouvait lire jeudi en première page du quotidien Mlada Fronta Dnes, après les critiques formulées au Parlement européen envers le Président tchèque.

Alejo Vidal-Quadras, le vice-Président du Parlement, avait en effet organisé la veille une conférence de presse spéciale pour fustiger le chef d'Etat tchèque, dont la campagne contre le Traité établissant une Constitution pour l'Europe ne ferait qu' « isoler la République tchèque ».

Rappelons ici que Vaclav Klaus est déjà un cas isolé, puisqu'il est le seul chef d'Etat de l'UE à faire ouvertement campagne contre la ratification de la Constitution européenne. Sa voix est d'autant plus entendue qu'avec la crise que traverse l'actuel gouvernement tchèque depuis trois mois, les partisans du oui n'ont pas encore réussi à s'organiser pour mener une campagne efficace et tenter de répondre aux arguments développés par Vaclav Klaus. Récemment, le Président tchèque a même publié un livre, ironiquement intitulé « Nous dirons oui ou non à la Constitution européenne ». Un ouvrage qui reprend les thèses de l'Irlandais Anthony Coughlan ; en fait un réquisitoire contre le texte fondamental, et dont nous vous avons déjà parlé sur Radio Prague. Pour Alejo Vidal-Quadras, les arguments employés par Vaclav Klaus sont non seulement « biaisés » et « injustes » mais aussi « mensongers ». Avec le chef de la commission parlementaire pour la Constitution, Jo Leinen, il a déclaré qu'il serait « logique » que le Président démissionne si les Tchèques ratifient le texte.

Le porte-parole de Vaclav Klaus a vivement réagi en qualifiant les deux parlementaires d' « ennemis de l'Europe ». Le Président était occupé à tenir une conférence avec des étudiants de l'Université Charles sur le thème de... la Constitution européenne. Jeudi en fin de journée, il a adressé une lettre au président du Parlement européen dans laquelle il estime que ces critiques sont « une attaque contre un pays souverain » et demander à Josep Borrell de prendre position.