Le président Zeman confiera bien la formation du gouvernement à Bohuslav Sobotka

Bohuslav Sobotka, photo: CTK

Près de trois semaines après la tenue des élections législatives, le président de la République, Miloš Zeman, a rencontré, mercredi, Bohuslav Sobotka, le chef du parti social-démocrate (ČSSD) vainqueur du scrutin, pour discuter de la situation postélectorale. A l’issue de cette réunion, Bohuslav Sobotka a confirmé qu’il serait bien chargé de la formation du nouveau gouvernement.

Miloš Zeman,  photo: Filip Jandourek,  ČRo
Bien que très contesté après le résultat décevant obtenu aux élections, Bohuslav Sobotka est sorti vainqueur du conflit au sein de son parti. Ce conflit a été réglé, ne serait-ce que provisoirement, vendredi dernier : trois des cinq responsables qualifiés de « putschistes », qui avaient voulu se débarrasser de Bohuslav Sobotka et qui avaient rencontré secrètement le président Miloš Zeman avant même que les résultats des élections ne soient officiellement confirmés, ont démissionné.

Bohuslav Sobotka a donc rencontré le chef de l’Etat dans sa résidence du château de Lány, pour discuter de la situation en cours. L’animosité entre les deux hommes est bien connue : Bohuslav Sobotka s’est opposé notamment à l’élection de Zeman lors de la présidentielle, tandis que celui qui est devenu le premier président tchèque élu au suffrage universel direct a accueilli les putschistes le soir même des élections. A la sortie de sa première rencontre postélectorale avec le chef de l’Etat, Bohuslav Sobotka s’est toutefois montré optimiste :

Bohuslav Sobotka,  photo: CTK
« Il y a une chance réelle que la République tchèque ait un nouveau gouvernement d’ici à la fin de l’année. Monsieur le président m’a également informé qu’il compte me charger, lors de notre prochaine rencontre, de mener les négociations pour la formation du prochain gouvernement. »

Toutefois, la Constitution tchèque ne prévoit pas une tette option. Selon le texte, le président doit nommer un Premier ministre qui formera le gouvernement et non « charger une personne de mener les négociations en vue de former un gouvernement ». Serait-ce une autre façon d’éloigner la mise en place d’un nouveau gouvernement et de faire durer le gouvernement intérimaire démissionnaire actuel et proche du président ?

Sans anticiper les évolutions de la situation, il faut néanmoins rappeler que le chef de l’Etat a décidé d’utiliser à maximum le délai légal que lui offre la Constitution avant de convoquer la nouvelle Chambre des députés. Ainsi, les Tchèques attendront trente jours à compter des élections avant de voir leur nouvelle législature se mettre en place. Et cela fera bientôt cinq mois que Jiří Rusnok dirige le pays de son poste de Premier ministre d’un gouvernement démissionnaire...