Lundi, à Prague, l'OCDE a présenté son Rapport économique sur la République tchèque. Astrid Hofmanova.
OCDE
L'OCDE loue le gouvernement tchèque pour la croissance économique et l'amélioration du milieu d'affaires, mais critique une politique budgétaire trop libre, et les dépenses croissantes des finances publiques. Accompagné d'un déficit du compte courant, il pourrait menacer la stabilité économique du pays. Selon le Rapport, le PIB devrait augmenter de 3,0 ou 3,5%, et l'inflation ne devrait pas dépasser la limite des 5%. La demande devrait continuer à augmenter, assez rapidement, tandis que la croissance économique sera limitée par la restructuration du secteur d'entreprise. Compte tenu d'une politique budgétaire généreuse, de la croissance économique et de l'augmentation récente de l'inflation, l'OCDE met en garde contre les problèmes, que la Banque nationale tchèque risque d'affronter dans un proche avenir, pour atteindre ses objectifs anti-inflationnistes. Selon elle, l'actuelle évaluation de la couronne tchèque contribue à limiter les pressions inflationnistes mais sa dévaluation, que l'on peut attendre, risque de produire un effet contraire. Cela dit, l'OCDE recommande au gouvernement tchèque de réduire les dépenses budgétaires. Pour y arriver, elle propose de réduire le nombre d'employés dans le secteur public, de limiter les programmes financés par l'Etat, les pré-retraites et les subventions aux entreprises.
Le ministre des Finances, Jiri Rusnok, considère le Rapport comme un audit qualifié et objectif sur l'état de l'économie et de la politique économique tchèque. Néanmoins, il n'est pas d'accord avec toutes ses conclusions. Il refuse, par exemple, la proposition de l'OCDE de réintroduire les fonds extra-budgétaires (le fond du logement ou celui des transports) dans le budget de l'Etat. Par contre, le gouvernement tchèque envisage la création d'un nouveau fond extra-budgétaire la Caisse d'assurance sociale. A la différence de l'opinion de l'OCDE, Rusnok croit que cette séparation financière est plus avantageuse et plus transparente, aussi.
Selon des spécialistes financiers, le rapport est un peu optimiste, quant aux prévisions de l'inflation, mais de l'autre côté, il sous-évalue la croissance économique qui, selon eux, pourrait dépasser les 3 ou 3,5% prévus par l'OCDE. Le message principal du Rapport est la mise en garde contre la politique budgétaire trop généreuse, que le gouvernement tchèque ne devrait pas prendre au léger, estiment-ils.