Le soutien réticent de la République tchèque à la Pologne, la veille du « difficile » Sommet européen
Fidèles à leur réputation de « râleurs européens », les Tchèques se déclarent prêts à soutenir, au Sommet des Vingt-Sept, jeudi et vendredi à Bruxelles, la très controversée position de la Pologne, souhaitant rediscuter le mode de prise de décision au Conseil des ministres de l'UE. Une proposition qui représente un des principaux risques de blocage de discussions sur un nouveau traité qui doit réformer les institutions européennes...
A la veille du Sommet, les dirigeants tchèques semblent pourtant vouloir apaiser les craintes que cette « révolte » des nouveaux Etats membres a pu susciter à Bruxelles et à Berlin notamment. « Le soutien à la proposition polonaise n'est pas notre priorité nationale », déclarait, mercredi, le Premier ministre Mirek Topolanek en précisant qu'il « n'était pas chargé par le gouvernement de mettre son veto à un accord, si le projet polonais n'est pas accepté. »« Je crois au compromis (....), je suis loin d'admettre un risque d'échec des négociations », a-t-il dit avec un optimisme soudain et quelque peu surprenant... « Nous devrions quitter la table avec un accord entre les mains, et non pas en comptant les morts... », a ajouté Alexandre Vondra.
Ce même ton a été emprunté par le chef de l'Etat souvent qualifié d'eurosceptique, Vaclav Klaus, pour qui le système de vote n'était pas une question « primordiale » dans le débat européen. C'est « la liberté de l'individu » qui serait, d'après-lui, bien plus importante.Un autre dossier que la Tchéquie veut ouvrir à cette conférence intergouvernementale concerne le partage des compétences entre l'UE et ses membres. Mirek Topolanek milite pour une « flexibilité des deux côtés », mécanisme qui permet de faire revenir aux Etats membres certains pouvoirs transférés auparavant au niveau européen. Proches de la position britannique, les négociateurs tchèques souhaitent également retirer du nouveau traité tous les symboles de l'Union, l'hymne et le drapeau par exemple, abandonner aussi les appellations de « Constitution » et de « ministre européen des Affaires étrangères », ainsi que la Charte des droits fondamentaux.