Le « syndrome des Balkans ». Oui ou non ?
Est-ce que ce qu'on a commencé à appeler le « syndrome des Balkans », existe vraiment ou non ? Une question à laquelle répond Alain Slivinsky.
Il faut dire que c'est, un peu, la « panique » dans les forces armées des pays qui ont participé aux opérations de l'OTAN, lors de la guerre contre la Yougoslavie, au Kosovo. Plusieurs soldats italiens sont morts de la leucémie. Il est apparu, qu'en Tchéquie aussi, un pilote d'hélicoptère est décédé de la même maladie, à son retour des Balkans. La cause de ces décès réside-t-elle vraiment dans l'emploi, par l'armée américaine, de bombes contenant de l'uranium appauvri ? L'ambassadeur tchèque auprès de l'OTAN, à Bruxelles, Karel Kovanda, est catégorique : il n'y a pas de syndrome des Balkans, car les faits connus sur les maladies des vétérans des Balkans ne répondent pas à la définition d'un syndrome. Selon lui, chaque cas présente des différences dans sa forme et sa cause. L'uranium appauvri n'en est pas la cause. Karel Kovanda a déclaré, après la réunion de mercredi du Conseil de l'Alliance de l'Atlantique Nord : « On n'a pas découvert de rapport statistique important, ni même une relation directe entre la manipulation des munitions contenant de l'uranium appauvri, d'un côté, et les problèmes médicaux de certains vétérans, de l'autre côté. Ces personnes ne sont certainement pas décédées des suites de l'emploi de l'uranium appauvri ». Karel Kovanda a encore déclaré que l'OTAN était prête à analyser la situation dans les régions concernées et à les publier pour calmer l'opinion publique dans les pays membres de l'Alliance. Cette dernière indique qu'au Kosovo, il existait une forte concentration de matières toxiques dans les entreprises locales. Elles pourraient être à l'origine des décès des vétérans. Une enquête est en cours. En Tchéquie, Otakar Neruda, de l'Académie militaire de médecine, pense aussi que l'uranium appauvri n'est pas la cause des cas de leucémie détectés chez les vétérans des Balkans. Les contrôles effectués dans les régions bombardées, au Kosovo, lui donnent raison : on n'a pas relevé une hausse des taux de radioactivité. La Commission de la Défense et de la Sécurité de la Chambre des députés tchèques compte analyser le dit « syndrome des Balkans », lors de sa réunion de jeudi prochain. La raison : l'opinion tchèque est préoccupée par ce problème et la Commission désire analyser toutes les informations disponibles et empêcher une éventuelle panique.