Du boeuf tchèque pour la Yougoslavie

La viande de boeuf

Selon le journal Lidove noviny, en juillet le ministre tchèque de l'Agriculture, Jan Fencl, a décidé, dans le cadre d'une aide humanitaire, d'envoyer de la viande de boeuf tchèque dans les Balkans. Vaclav Richter.

Aujourd'hui cependant le département de la presse du ministère affirme que le choix de la denrée qui sera envoyée dans cette région, n'est pas encore arrêté. Néanmoins, a en croire le journal Lidove noviny, la décision du ministre Fencl concernant la viande de boeuf a été déjà confirmée aussi par le ministère des Affaires étrangères qui est coordinateur des initiatives humanitaires. Il est évident que le ministère de l'Agriculture cherche à écouler la viande difficile à vendre à cause de la maladie de la vache folle. Le ministre a beau rassurer le consommateur et répéter à chaque occasion que la viande tchèque est tout à fait saine car toutes les vaches de plus de 30 mois doivent subir des tests de dépistage des prions, la consommation est en baisse et la viande s'accumule. L'intention du ministère s'est heurtée à plusieurs résistances. L'ambassadrice tchèque à Belgrade, Jana Stouracova, constate dans une lettre adressée au ministère que la Tchéquie a promis d'envoyer en Yougoslavie du lait en poudre et que les maires des villes concernées demandent qu'on tienne cette promesse. De plus, selon l'ambassadrice, la Yougoslavie étant un grand producteur de la viande de boeuf, elle n'a pas besoin de cette denrée. Les organisateurs tchèques de l'aide humanitaire considèrent cette initiative du ministère de l'Agriculture comme malheureuse, car, à leur avis, elle ne réagit pas à la demande des régions concernées. Ils constatent aussi qu'il serait difficile de distribuer, par exemple, dans les camps des réfugiés en Serbie, la viande livrée en blocks congelés de 30 kilogrammes. Le cabinet tchèque a accordé une somme de 2 milliards de couronnes, près de 400 millions de FF pour aider les victimes de la crise balkanique. 150 millions de couronnes ont été réservés à l'aide alimentaire. Au cours des deux dernières années, on a livré dans ces régions des produits alimentaires d'une valeur de 69,5 millions de couronnes et notamment des produits laitiers et du lait en poudre. Cette année il reste a dépenser encore 6,3 millions de couronnes. "Même dans une Serbie mutilée par la guerre, les gens désirent consommer les aliments qu'ils jugent sûrs, constate le journal Lidove noviny et rappelle que la Russie a refusé, il y a quelques années, les livraisons de viande de boeuf de Grande-Bretagne. Selon le journal, l'initiative du ministre Fencl risque de se terminer par le même fiasco.