L'école d'été des langues slaves à Olomouc (I)
Comme tous les ans, l'Université Palacky d'Olomouc, tout comme d'autres villes tchèques, accueille des jeunes gens de toutes nationalités venus étudier et parfois même perfectionner le tchèque. Dans le cadre de l'Ecole d'été des études slaves, ils ont la possibilité de découvrir, outre la langue, la culture tchèque et le pays. Après un séjour Erasmus pour ses études, Benjamin Hildebrand, 26 ans, étudiant en histoire à Nancy, est revenu pour parfaire ses connaissances.
« J'aimais bien la République tchèque, déjà au collège, à cause d'un voyage scolaire que nous avions fait. J'avais un bon sentiment. Quand un séjour Erasmus m'a été proposé, je n'ai pas hésité. En étant en République tchèque, je me suis dit qu'il fallait que j'apprenne la langue, car l'anglais n'est pas suffisant et le français encore moins. »
Vous êtes maintenant à Olomouc, comment se déroulent les cours ? Faites-vous de la conversation ? Voyez-vous des films ?
« On a trois heures de cours le matin, en deux parties. On fait de tout et on enchaîne. On fait de la grammaire, parfois un peu de conversation. C'est très complet. Chaque mardi et chaque jeudi soir, on nous passe également un film en tchèque avec des sous-titres anglais. C'est très intéressant, car je m'intéresse justement au cinéma tchèque. Ca me permet de voir d'autres films que je ne connaissais pas et ça aide aussi pour la langue. »
Vous me disiez que vous aviez étudié le cinéma tchèque dans le cadre de votre séjour Erasmus qui s'était déjà déroulé à Olomouc. Avez-vous l'intention de traiter ce sujet pour votre diplôme, puisque vous faites de l'histoire ? De croiser les thèmes ?« En fait, je l'ai déjà fait. J'ai fait mon mémoire de maîtrise en 2005 sur l'humour et l'ironie dans les films tchèques entre 1948 et 1968. Donc, notamment la nouvelle vague et Milos Forman. »
Quelles étaient les conclusions que vous en aviez tirées ?
« L'humour tchèque est assez spécial, je l'aime beaucoup. C'est cet humour qui s'est révélé de plus en plus en approchant de 1968, qui dénonçait le communisme par des images mais que les dirigeants ne comprenaient pas forcément et ne censuraient donc pas forcément. »
Comment caractériseriez-vous cet humour ? Cynique ? Désabusé ?
« Oui, cynique et désabusé. Il y a surtout un regard très objectif sur les Tchèques : il n'y avait pas de héros dans les films. Dans 'Trains étroitement surveillés' de Jiri Menzel, le héros est l'image type de l'anti-héros. Les Tchèques ont plus d'anti-héros que de héros dans l'histoire. C'est pour cela qu'ils ont créé Jara Cimrman. »
En quoi votre séjour à l'école d'été à Olomouc va-t-il vous aider pour la suite de vos études ?
« Normalement, cela devrait m'aider puisque cette année j'ai fait un assistanat linguistique à Hradec Kralove où j'ai enseigné le français. Si tout se passe bien, je reviendrai en République tchèque dans deux ans, cette fois-ci en tant que professeur, sûrement pour plusieurs années. C'est donc important que je parle tchèque, même si le but, c'est que les élèves parlent français. »