L’Ecole d’été d’études slaves fait des heureux
Cela fait maintenant deux semaines que l’Ecole d’été d’études slaves (LŠSS) a débuté à la faculté des lettres de l’Université Charles à Prague. Après un premier reportage sur l’ouverture de cette 56e session diffusé récemment, Radio Prague a interviewé quelques étudiants français afin d’en savoir un peu plus sur le déroulement de ces cours à l’école d’été.
Originaires ou non de familles tchèques, chaque élève entretient un lien différent avec le pays. Ils nous livrent, chacun leur tour, la raison de leur présence ici.
« J’ai vécu de nombreuses années à Prague. J’ai enseigné ici sans avoir le temps ni la chance d’apprendre le tchèque. Maintenant je suis retraité, j’ai le temps et j’ai besoin de quelque chose pour garder mon esprit en forme. C’est pour cela que je me suis inscrit. »
« Moi, j’ai besoin du tchèque pour mes études. J’étudie les pays d’Europe centrale et de l’est. J’ai reçu une bourse d’études qui m’a permis de venir ici. »
« Ma famille est tchèque et ils ont dû émigrer en France durant le régime communiste. Pour mon intégration, j’ai dû me plonger dans la langue française et mettre de côté la langue et la culture tchèques. Maintenant, j’ai 34 ans et j’ai envie de me reconnecter à mes racines. C’est quelque chose qui me manque un peu dans ma vie. »
« Ma famille est d’origine polonaise et russe. Ils ont émigré pendant la guerre 39-45, ma grand-mère est arrivée à 18 ans en France et elle ne parlait pas un mot de français, mon grand-père était un soldat russe. J’ai baigné dans une culture slave et française, parce que la famille de ma mère est entièrement française. Je m’intéresse donc à ces pays et c’est comme ça que je suis tombée sur le tchèque. Je me suis dit que c’était aussi un peu la même culture. Depuis deux ans, le tchèque me passionne et je continue pour une troisième année d’apprentissage. »
« Je suis étudiant en histoire, je devais choisir une langue étrangère et, du coup, j’ai pris le tchèque au hasard. J’en ai fait deux ans et ça m’a plu, c’est pour ça que je suis ici. La culture et la langue tchèque me passionnent. »
Bien que les élèves ne manquent pas de motivations pour apprendre le tchèque, cette langue reste cependant une des langues européennes les plus difficiles à apprendre. Il est donc nécessaire d’avoir une bonne méthode d’apprentissage. Etudiante à l’université d’Aix-en-Provence, Chloé Simoni nous en dit un peu plus sur la façon dont les cours de tchèque sont dispensés, ici, à l’Université Charles :
« Ce que j’aime bien dans les cours ici, c’est la façon dont on nous enseigne le tchèque. Il y a une réelle différence entre l’enseignement que nous suivons à l’Université Charles et l’enseignement des langues étrangères en France. Si l’on prend l’exemple de l’italien, c’est une langue qui est plus proche du français, mais la manière dont on me l’a enseignée était plus compliquée, plus académique, et cela m’a donc semblé moins accessible. Récemment, on devait choisir un livre et on en a parlé en classe, c’était plus attrayant. Nous faisons aussi plus d’oral. On a vraiment l’impression que c’est une langue vivante et pas juste une langue que l’on écrit mais qu’on ne saura jamais parler. »Cependant, les élèves ont aussi un regret : à deux semaines de la fin des cours, celui de ne pas pouvoir rester plus longtemps à Prague. C’est que le temps passe vite à l’école d’été ! Bénédicte Daquin, étudiante en lettres modernes à l’université de Lille 3, nous donne son avis :
« Oui, j’aurais bien aimé que ce soit plus long, parce que là on commence seulement à s’habituer aux cours. La première semaine, on a dû s’adapter au fait d’être en complète immersion avec la langue, parce que les cours sont dispensés principalement en tchèque. On nous aide un petit peu en nous donnant du vocabulaire français, mais l’idée est de parler le plus possible tchèque. Au bout d’une semaine ça commence à rentrer, mais on se dit que l’on pourrait faire des progrès énormes en prolongeant le séjour. C’est certain que si les cours pouvaient durer deux mois, ce serait très bien aussi. »
Ces courageux étudiants n’ont donc pas l’air mécontent de passer leurs vacances à étudier. Seraient-ils tombés sous le charme de la capitale ?« Ce qu’il y a de super, c’est que le matin on a les cours et que l’après-midi on pratique en allant dans les bistrots. Donc on peut dire que ce sont quand même des vacances. Des vacances studieuses, mais des vacances quand même. »
« J’espère revenir et rester un peu plus qu’un mois cette fois-ci. Je l’espère vraiment ! ».
Pour cela, rendez-vous l’année prochaine pour la 57e édition de l’Ecole d’été d’études slaves !