Législatives : la santé du président Zeman, sujet polémique avant les négociations post-électorales
Déjà à la une des médias à plusieurs reprises en raison de récentes hospitalisations, la santé du chef de l’Etat est en cette fin de semaine un sujet d’autant plus discuté que son rôle dans les négociations post-électorales peut s’avérer décisif.
Pourtant annoncé quelques jours avant par son chancelier, le déplacement traditionnel du président de la République Miloš Zeman dans son bureau de vote pour déposer son bulletin dans l’urne ne se fera pas pour les élections législatives organisées vendredi et samedi.
Le communiqué officiel évoque une recommandation des docteurs, qui estiment que sa santé ne le lui permet pas, donc une urne mobile lui sera amenée dans sa résidence du Château de Lány. Pour la même raison, le président ne participera à une émission de la télévision privée Prima prévue à l’origine ce dimanche.
Les médias tchèques spéculent beaucoup ces derniers jours sur l’état de forme de Miloš Zeman, dont la mobilité réduite l’a contraint depuis plusieurs mois à ne se déplacer qu’en fauteuil roulant.
Son dernier séjour à l’hôpital le mois dernier a officiellement été imputé à une « déshydratation », mais la presse se fait l’écho de diagnostiques plus graves.
Selon la station publique Radiožurnál et le quotidien Deník N, le chef de l’Etat souffre de problèmes hépatiques, une hypothèse renforcée par les déclarations de son prédécesseur Václav Klaus, qui a laissé entendre que le foie était « sûrement ce qui faisait actuellement souffrir Miloš Zeman ».
La consommation d’alcool et de tabac sont des vices dont l’actuel président de la République, âgé de 77 ans, ne s’est jamais caché pendant sa longue carrière politique, qui doit normalement se terminer en mars 2023, si sa santé le lui permet.
A exactement 17 mois de la fin de son deuxième et dernier mandat, le rôle de Miloš Zeman était annoncé comme décisif dès l’annonce des résultats samedi et une rencontre était déjà officiellement prévue dimanche soir entre lui et Andrej Babiš, Premier ministre sortant.
Le président tchèque est celui qui nomme le gouvernement et son chef. S’il n’est pas dans la capacité de le faire, que dit la Constitution ? Réponse de Petr Hartman, analyste politique pour la station Plus de la Radio publique tchèque :
« Il est écrit dans la Constitution que les prérogatives du chef de l’Etat peuvent, en cas de vote à majorité qualifiée du parlement tchèque, être transférées au président de la Chambre des députés, mais au président de la nouvelle Chambre des députés, nouvellement élus. Le gouvernement en place est censé donner sa démission après la première session de la Chambre et l’élection du nouveau président de la Chambre. »
Il y a déjà eu dans un passé récent quelques imbroglios dus à des interprétations potentiellement différentes du texte de la Constitution tchèque, dont l’esprit a été modifié avec le passage au suffrage universel de l’élection du président de la République en 2012.