L'entrée dans l'Union européenne arrêtera-t-elle l'appauvrissement des régions?
La capitale Prague et le reste du pays s'éloignent de plus en plus l'une de l'autre, en ce qui concerne la prospérité économique et le niveau de vie. L'entrée dans l'Union européenne, en mai 2004, ne saura pas réduire cette distance, au contraire. C'est ce que révèle une étude, la première en son genre en Tchéquie, analysant l'impact de notre adhésion sur les régions.
L'argent dont les régions bénéficieront des fonds européens ne pourra pas arrêter les divergences existantes et de plus en plus croissantes. La position des villes et villages économiquement faibles continuera à s'aggraver. Par contre, les régions prospères, ayant réussi la transformation, maintiendront leur position. La divergence continuera à s'approfondir non seulement entre Prague et les régions, mais aussi entre les régions elles-mêmes. C'est ce que dit Jiri Blazek, de la chaire de géographie sociale et de développement territorial de l'Université Charles à Prague, et auteur de l'étude comparant le potentiel économique et le taux d'instruction des différentes régions. L'étude démontre qu'en dehors de Prague, c'est la région de la Bohême du sud qui prospère le plus. Viennent, ensuite, les régions situées le long de l'ancien « rideau de fer ». Entièrement inertes avant 1989, ces régions sont aujourd'hui en plein essor. En revanche, les régions que le régime communiste subventionnait le plus et où il édifiait des usines géantes, sont touchées aujourd'hui par le chômage et l'endettement. Leur situation ne pourra pas être sauvée automatiquement, avec l'entrée du pays dans l'Union européenne. D'après Jiri Blazek, beaucoup dépendra de l'initiative des régions, de leur capacité d'attirer les investisseurs étrangers, de s'intégrer dans les réseaux internationaux et de trouver une clientèle qui les contraindra à perfectionner leurs produits.