Les ballets de l’Opéra de Paris retransmis en direct à Prague
Après le succès des retransmissions en direct des opéras du Metropolitan de New York dans de nombreuses salles de cinéma en République tchèque, c’est au tour des ballets de l’Opéra de Paris de se présenter au public tchèque.
« Cette dernière saison, l’Opéra de Paris a préparé une retransmission, sous forme de test, à l’occasion du centenaire des ballets russes de Sergueï Diaghilev. Cette soirée a également été diffusée en République tchèque où elle a remporté un franc succès. L’Opéra de Paris a trouvé le résultat satisfaisant et à donc décidé de retransmettre plusieurs des ballets de sa saison. »
Coup d’envoi de ce projet ambitieux, le 8 juillet prochain, à 19h30 avec un ballet original, intitulé La petite danseuse de Degas. Création de l’Opéra de Paris, ce spectacle est inspiré de la célèbre statuette du Musée d’Orsay et du monde des danseuses représenté par le peintre impressionniste. Lucie Rozmánková :
« Le ballet doit évoquer l’atmosphère et le monde des peintures de Degas. Ce monde est décrit à partir de l’histoire vraie de la jeune fille qui servit de modèle à la statuette. Des recherches historiques ont permis de découvrir qu’il s’agissait d’une jeune fille de 14 ans, Marie von Goethem, qui venait d’un milieu très pauvre et rêvait de devenir danseuse. Elle a suivi les cours de danse de l’Opéra de Paris mais malheureusement, l’histoire a mal fini. Le ballet est donc à propos de ce rêve inachevé, où la jeune fille admire une danseuse étoile. Donc c’est un ballet pour les adultes mais aussi pour les enfants. »
Pour ces retransmissions, extrêmement coûteuses, l’Opéra de Paris mise sur les ballets classiques : outre Coppélia, les spectateurs tchèques pourront également découvrir la chorégraphie du Lac des Cygnes par le grand Rudolf Noureev. Si la danse contemporaine est laissée de côté, plusieurs créations originales sont proposées, outre La petite danseuse de Degas : une variation sur l’histoire de Caligula, étonnamment combinée avec les Quatre saisons de Vivaldi, une mise en balet de La Dame aux Camélias de Dumas, mais aussi une adaptation du très beau film de Marcel Carné et Jacques Prévert, Les enfants du Paradis. Lucie Rozmánková :« Le chorégraphe est un des plus grands solistes de l’Opéra de Paris, José Martinez. Il s’est inspiré directement du film. Le ballet évoque l’atmosphère d’un Paris disparu, du Paris classique du XIXe siècle qui n’existe plus. »
Une adaptation de ce film culte d’autant plus intéressante pour le public tchèque que le scénario de Prévert s’inspirait directement de la vie d’un des plus grands mimes du XIXe siècle, Jean-Gaspard Deburau, d’origine franco-tchèque qui popularisa le personnage du « pierrot » en France.
Si l’expérience de la proximité physique de la scène et du spectacle disparaît, ces retransmissions sur grand écran comportent évidemment un avantage : grâce aux multiples caméras, c’est tout le champ de vision des spectateurs qui s’en trouve décuplé. Les différents angles et prises de vue permettent ainsi de découvrir un autre univers chorégraphique, celui des formations géométriques qui n’apparaissent qu’en contre-plongée, celui d’un geste, d’un regard d’un soliste, que l’on ne peut voir qu’en gros-plan.Les ballets de l’Opéra de Paris en direct, c’est six représentations en 2010-2011 au cinéma Světozor à Prague. Les dates des retransmissions seront à suivre au www.aerofilms.cz