Les Britanniques continuent de refouler les Roms à l'aéroport
Les agents des services d'immigration britanniques ont interdit, jeudi, à d'autres Roms, de prendre l'avion pour Londres. Cette mesure, rappelons-le, est en vigueur depuis mercredi. Alors que les Roms voient dans cette mesure une nouvelle forme de discrimination, les responsables tchèques, particulièrement le ministre des Affaires étrangères, Jan Kavan, répondent que c'est la seule alternative à l'instauration du visa pour l'ensemble des citoyens tchèques.
Les agents des services d'immigration britanniques ont interdit, jeudi, à d'autres Roms, de prendre l'avion pour Londres. Cette mesure, rappelons-le, est en vigueur depuis mercredi. Alors que les Roms voient dans cette mesure une nouvelle forme de discrimination, les responsables tchèques, particulièrement le ministre des Affaires étrangères, Jan Kavan, répondent que c'est la seule alternative à l'instauration du visa pour l'ensemble des citoyens tchèques. A ce propos, le président de l'Initiative civique rom pour la ville d'Ostrava, Mikulas Horvath, a déclaré : "Les sociaux-démocrates tiennent à tout prix à être admis dans l'Union européenne, même s'il faut sacrifier les Roms. Dans leur ensemble les organisations rom tchèques voient dans cette mesure une atteinte à la liberté de l'individu et sont résolus à demander des explications à l'ambassade de Grande-Bretagne à Prague. Pour notre part, nous avons choisi de vous faire part, sur cette question, du sentiment d'une collègue, rom de son état, membre de la Rédaction des minorités à la Radio tchèque et qui présente sur la deuxième chaîne de la Télevision tchèque, le programme Amare Roma, spécial histoire des Rom.
"Aussi bien moi que tous les Rom activistes de la République tchèque, sommes scandalisés par ce qui se passe à l'aéroport international de Prague. La majorité des gens qui se sont mis au service de la communauté rom et l'histoire des Roms, arrivent à la conclusion que la dernière décennie a été marquée par des attaques contre les Roms. Il y a eu plusieurs assassinats de Roms et, dans la majorité des cas, la raison a été la couleur de leur peau. Beaucoup prétendent que les Roms abusent du statut de l'asile, ses avantages et indemnités et que les Roms s'en vont de la République tchèque afin que s'améliore leur situation économique. Ce qu'il faut savoir, c'est que la majorité de ceux qui partent sont nés ici et laissent, en partant, leurs familles et leurs racines. Depuis dix ans, qu'il est devenu partie courante de notre vie qu'ici est assassiné un Rom, ici est agressé un enfant, là une mère de famille, je pense que le gouvernement a eu suffisamment de temps de faire des amendements législatifs. On devrait, par exemple, attirer beaucoup plus l'attention sur ce drame, résoudre les cas d'agression et les résoudre de manière conséquente, avec des peines exemplaires et dissuasive. Si nous prenons la presse de la semaine dernière, on s'aperçoit que les mouvements de skinheads, qui attaquent les Roms, leur nombre a augmenté de 30%. Il y a donc plus de sympathisants et plus de danger pour les Roms. La majorité des gens qui s'en vont d'ici, s'en vont parce qu'ils ont peur. Aussi n'ai-je pas trouvé la situation à l'aéroport à mon goût, simplement parce que je considère que si un être humain vit quelque chose comme ça pendant 10 ans, alors que toutes ces dix années, il voit bien que rien ne se fait, il devient légitime qu'il cherche par n'importe quel moyen à se défendre. Il est responsable pour ses enfants et le fait de rester signifie qu'il met en péril la vie de ses enfants. Y a-t-il quelqu'un qui s'est interrogé là-dessus ?".
Reste l'aspect juridique du problème. Tchéquie et Angleterre sont-elles fondées à instaurer pareille mesure ? Ecoutons l'avis de Petr Uhl, anciennement délégué gouvernemental aux droits de l'homme, que Omar Mounir a joint par téléphone.