Les défis majeurs des sciences humaines et sociales
Plusieurs membres du conseil scientifique du Conseil européen de la recherche se sont réunis, cette semaine, au siège du CEFRES, à Prague, pour discuter des défis des sciences humaines et sociales dans l'espace européen de la recherche. Explication du professeur Alain Peyraube.
« Le conseil économique du Conseil européen de recherche a été mis en place par un comité de 400 personnes qui ont choisi 22 scientifiques de haut niveau et très connus dans la communauté scientifique internationale pour être les membres fondateurs du Conseil européen de recherche. Parmi ces 22 personnes choisies, il y a quatre ou cinq Prix Nobel en physique, en chimie et en biologie et nous sommes cinq pour le domaine des sciences humaines et sociales... La première réaction que nous avons eue, c'est que pour une fois, les sciences humaines et sociales n'étaient pas oubliées. Prendre cinq sur vingt-deux qui sont dans le domaine des sciences humaines et sociales, c'est un bon pourcentage. Pour la répartition du budget, nous avons obtenu 15%, ce qui était une proportion tout à fait raisonnable et nous étions contents ».
Quels sont, d'après-vous, les défis majeurs des sciences humaines et sociales, aujourd'hui ?
« Il faut ouvrir la recherche à tous les niveaux à tous les pays européens, puisque c'est le but même du Conseil européen de la recherche, mais aussi à l'extérieur de l'Europe et je pense notamment à des pays émergeants qui vont devenir extrêmement importants dans la recherche et le développement, comme l'Inde, la Chine, le Brésil... Il faut vraiment ouvrir la recherche y compris avec les financements européens à tout projet même s'il est extérieur à l'Europe. L'un des buts du Conseil a été aussi de ramener en Europe tous les post-doctorants qui sont partis aux Etats-Unis et qui y font leur carrière, parce qu'ils n'ont pas trouvé de travail en Europe. Alors s'ils répondent à l'appel d'offre et s'ils obtiennent le financement, on souhaiterait les ramener en Europe ».