Les femmes tchèques, sont-elles discriminées ou pas ?

Des féministes tchèques ont profité de la Journée internationale de la femme, le 8 mars, pour attirer l'attention sur la position inégale des femmes dans la société. Jaroslava Gissubelova.

Avant la Révolution de velours de 1989, la Journée internationale de la femme a été une grande fête officielle et obligatoire glorifiant la femme surtout comme travailleuse, pas comme femme et mère de famille. Est-ce par aversion à cette déformation qu'on a cessé, après 1989, de fêter le 8 mars et qu'on a rétabli la Fête des mères du 13 mai? Pourtant, la Journée internationale de la femme n'est pas une fête communiste. Le 8 mars 1850, les ouvrières aux Etats-Unis ont fait grève pour revendiquer une amélioration des conditions de travail et un meilleur salaire. Force est de constater que 151 ans après, l'idée de départ est restée de toute actualité. Dans la société d'aujourd'hui, l'égalité en droit des femmes sur le marché de travail laisse toujours à désirer. Eliminer à l'avantage des femmes la discrimination en matière salariale et d'accès aux postes de responsabilité ainsi qu'une revalorisation du rôle de la mère, tels ont été les slogans, place de la Paix à Prague, ce 8 mars. Une manifestation y a été organisée par le Groupe féministe du 8 mars créé l'an dernier dans le cadre de la Grève globale des femmes. A part les féministes, le 8 mars a été évoqué par le Cercle blanc de la sécurité, une organisation qui aide les femmes maltraitées par leurs maris, leurs proches ou leurs employeurs. Une déclaration publiée à l'occasion du 8 mars par l'Union des femmes tchèques attire, elle, l'attention sur un autre problème. Il y est dit qu'au cours des dix dernières années, la situation des femmes ne s'est pas améliorée, au contraire. Les femmes ont de plus en plus de difficultés de se faire valoir sur le marché du travail. Elles sont les premières touchées par les licenciements. Leurs salaires n'atteignent que 70% des salaires des hommes pour le même travail. Les femmes ne sont presque pas représentées dans les fonctions publiques. Le gouvernement actuel est un gouvernement d'hommes, uniquement. Des 81 vice-ministres, 15 seulement sont des femmes. Pas une femme ne figure dans les organes constitutionnels. L'unique haute fonction est actuellement occupée par une femme, celle de présidente de la Cour suprême.